• Direct Egypte : les islamistes appellent à une semaine de manifestations
Les Frères musulmans avaient appelé à manifester pour un "vendredi de colère". Les manifestants ont été dispersés de force par l'armée et la police. Au moins 70 personnes ont été tuées.
L'Egypte a vécu une nouvelle journée sanglante, vendredi 16 août. Deux jours après la dispersion sanglante de leurs campements au Caire, les Frères musulmans ont appelé à des manifestations au Caire, dans le cadre d'un "vendredi de la colère". Ces rassemblements ont de nouveau été dispersés de force par l'armée et la police. Au moins 70 personnes ont été tuées, pour l'essentiel des partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi, selon un bilan provisoire à partir de chiffres officiels et de décomptes de l'AFP.
Les faits à retenir :
• Les Frères musulmans ont appelé à des rassemblements, au Caire, après la grande prière du vendredi. "Les défilés contre le coup d'Etat partiront de toutes les mosquées du Caire et se dirigeront vers la place Ramses après la prière pour un 'vendredi de la colère'", a précisé le porte-parole de la confrérie islamiste.
• Loin de chercher l'apaisement, le pouvoir égyptien, mis en place par l'armée, a dit se battre contre un "complot terroriste malveillant" des Frères musulmans pour justifier la répression. Il a annoncé avoir autorisé la police à tirer à balles réelles sur quiconque s'en prendrait à des bâtiments officiels ou aux forces de l'ordre. L'armée s'est déployée, en fin de matinée, aux abords des "installations vitales", selon la télévision d'Etat.
• Des milliers de manifestants sont descendus dans la rue et, rapidement, les forces de l'ordre ont tiré sur les manifestants dans la capitale. Dans deux morgues improvisées dans des mosquées du centre de la capitale, un correspondant de l'AFP et des témoins ont compté au moins 39 corps. Les violences se sont étendues au-delà du Caire. Des sources officielles ont également affirmé que 31 personnes avaient été tuées dans différentes provinces du pays.
• Après une nouvelle journée sanglante, les Frères musulmans ont invité leurs sympathisants à cesser la protestation pour ce jour mais ont lancé un appel à une semaine de manifestations quotidiennes dans toute l'Egypte, à partir de samedi.
• Tamarrod, le principal mouvement à l'origine des manifestations monstre qui ont conduit à la destitution de Mohamed Morsi, a pour sa part appelé les Egyptiens à former des "comités populaires" pour défendre le pays contre ce qu'il appelle le "terrorisme" des Frères musulmans.
• Les dirigeants européens ont entamé des consultations afin de tenter de définir une position européenne commune. François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron se sont prononcés pour "un message européen fort". Paris, Berlin et Rome ont dit souhaiter que les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se réunissent la semaine prochaine pour discuter en urgence de la situation.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.