Egypte : le ministre de l'Intérieur échappe à un attentat au Caire
En réponse à cette tentative d'assassinat, le gouvernement intérimaire a promis de "frapper d'une main de fer" ceux qui menaceraient la sécurité nationale. Les islamistes ont condamné cet attentat.
Le ministre de l'Intérieur égyptien, Mohammed Ibrahim, a survécu à un attentat à la bombe, jeudi 5 septembre, selon des sources au sein des services de sécurité. L'attaque a visé son convoi au Caire (Egypte). "Le chauffeur du véhicule piégé a péri, et les enquêteurs ont retrouvé les restes d'un corps, qu'ils examinent", a déclaré un responsable des services de sécurité, Ossama Al-Saghir, au journal Al Ahram. L'attaque a également fait plusieurs blessés.
Le pays est en proie à des violences depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par l'armée, le 3 juillet. Un millier de personnes sont mortes à travers l'Egypte, en grande majorité des manifestants islamistes.
En réponse à cette tentative d'assassinat, le gouvernement intérimaire a promis, quelques heures après, de "frapper d'une main de fer" quiconque menacerait la sécurité nationale. Cet "acte criminel", a indiqué le cabinet, "n'empêchera pas le gouvernement de faire face au terrorisme avec force et détermination."
Un ministre en première ligne dans les affrontements de l'été
Il s'agit du premier attentat à la voiture piégée au Caire depuis plusieurs années. Il intervient après la violente répression menée contre les partisans de Mohamed Morsi, dans laquelle la police, sous les ordres de Mohammed Ibrahim, a été en première ligne.
Deux heures après l'explosion survenue vers 10h30 (heure de Paris), le ministre est apparu à la télévision d'Etat, dénonçant une "lâche tentative" d'assassinat menée à l'aide d'une "bombe déclenchée à distance" qui a détruit "quatre voitures" du convoi et fait de "nombreux blessés" parmi les gardes le protégeant. Un haut responsable du ministère de l'Intérieur a affirmé à l'AFP, sous couvert d'anonymat, qu'une voiture piégée avait explosé au passage du convoi du ministre à proximité de son domicile, dans le faubourg de Nasr City. Mais un communiqué officiel du ministère a évoqué "une bombe".
Un journaliste de l'AFP a vu sur place une voiture entièrement détruite ainsi que la devanture d'un magasin et des véhicules soufflés. Un responsable du ministère de la Santé a indiqué que sept personnes avaient été blessées, sans préciser s'il s'agissait de civils ou de membres des forces de l'ordre. Un haut responsable du ministère de l'Intérieur affirme que quatre policiers ont été blessés, dont l'un a perdu sa jambe dans l'explosion. L'agence officielle Mena a indiqué que les routes menant au ministère en centre-ville avaient aussitôt été bloquées par la police.
Un attentat condamné par les islamistes
De leur côté, les Frères musulmans ont "condamné énergiquement" cette tentative d'assassinat. "L'attentat à la bombe qui a visé le ministre de l'Intérieur aujourd'hui est regrettable", a déclaré un haut responsable de la confrérie, Amr Darrag, dans un communiqué diffusé au nom de "l'Alliance anti-coup d'Etat". "L'attentat doit être condamné quels qu'en soient les auteurs, a-t-il déclaré. Nous réaffirmons notre approche pacifique, qui est clairement visible dans chacune de nos manifestations."
Dans un communiqué séparé, la Gamaa Al-Islamiya, un mouvement à l'origine d'une vague d'attentats dans les années 1990 avant de renoncer à la violence, a condamné et démenti tout lien avec l'attentat. Elle a réaffirmé avoir opté pour une "opposition pacifique" et le "refus de la violence et du terrorisme".
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