Egypte : trois ans de prison pour 8 hommes accusés d'avoir participé à un "mariage gay"
Ils ont été inculpés pour "publication d'images indécentes".
En Egypte, participer à un mariage peut entraîner de lourdes conséquences. Un tribunal du Caire a condamné samedi 1er novembre à trois ans de prison huit jeunes hommes accusés d'être apparus dans la vidéo d'un "mariage gay" largement relayée sur les réseaux sociaux. Ces huit Egyptiens étaient poursuivis pour "incitation à la débauche et outrage à la morale publique" mais le tribunal n'a retenu que le chef d'inculpation de "publication d'images indécentes", a indiqué une avocate de la défense, Nesrin Nabil.
Les huit jeunes, qui dissimulaient leurs visages avec des journaux au moment d'entrer dans le tribunal, ont écopé de la peine maximale pour ce genre d'affaires. Ils seront par ailleurs soumis à un contrôle judiciaire durant trois ans à l'expiration de leur peine.
La loi égyptienne n'interdit pas l'homosexualité
La défense fera appel de cette décision, a ajouté Me Nabil. La vidéo, qui avait été partagée par de nombreux internautes sur Facebook, Twitter et YouTube, montre un couple d'homosexuels en train de célébrer, sur un bateau au Caire, leur union en petit comité, échangeant des alliances et entourés par leurs amis qui chantent et lancent des youyous.
La loi égyptienne n'interdit pas formellement l'homosexualité, mais plusieurs personnes ont été condamnées pour "débauche" ces dernières années, accusées d'avoir pris part à des fêtes rassemblant des homosexuels. La police traquerait également les homosexuels notamment en se servant de l'application de rencontre Grindr.
Seulement 3% des Egyptiens considèrent que la société devrait accepter l'homosexualité
En Egypte l'homosexualité est condamnée comme une "déviance" par l'islam comme par l'Eglise copte, obligeant la communauté gay à rester discrète. En 2013, un sondage réalisé par le centre de recherches américain Pew révélait que seuls 3% des Egyptiens estimaient que "la société devait accepter l'homosexualité".
Trois Egyptiens ont été condamnés en avril à huit années de prison pour avoir, selon les autorités, organisé "une fête déviante" et pratiqué "la débauche". L'affaire la plus retentissante a eu lieu en 2001 lorsque 52 personnes avaient été arrêtées à bord d'un bateau-discothèque amarré au Caire, pour avoir participé à une fête réunissant des homosexuels. Vingt-trois avaient été condamnés à des peines allant d'une à cinq années de prison, toujours pour "débauche".
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