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En Afrique, plus de 120.000 enfants morts en 2013 à cause de faux médicaments

Réunis cette semaine à Dakar, à l'initiative de la Fondation Chirac pour l'accès à une santé et des médicaments de qualité, des experts s’alarment de "l'industrie assassine" des faux médicaments en Afrique. Selon eux, cette contrefaçon représenterait 15% des traitements dans le monde et s’élèverait à 30% en Afrique.
Article rédigé par Marie Campistron
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (122 350 enfants seraient morts en Afrique en 2013, à cause de faux médicaments contre le paludisme. © Maxppp)

 “Les faux médicaments sont vendus comme des tomates ou des oignons sur les marchés ” soupire Sybil Yeboah, une des responsables de l’Organisation ouest-africaine de la Santé. En Afrique, cette contrefaçon serait responsable de dizaines de milliers de morts.

Un numéro spécial de l’American Journal of Tropical Medicine and Hygiene paru en avril, avance le chiffre de 122.350 enfants africains morts en 2013. En cause : un faux antipaludéen et un autre de piètre efficacité. 

30% des médicaments contrefaits viennent de Chine et d'Inde 

Ces faux médicaments prospèrent dans une Afrique en proie au manque de ressources humaines et de laboratoires. Le prix très coûteux des produits pharmaceutiques, la réglementation incomplète et les sanctions dérisoires n’arrangent rien.

Certaines statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avancent que 30% de ces médicaments contrefaits viennent de l’Inde et de la Chine.

Des peines jugées peu dissuasives

La Fédération internationale des fabricants et associations pharmaceutiques (IFPMA) souhaite alors “renforcer la coopération internationale entre Etats et acteurs de la santé ”. Son directeur général, Eduardo Pisani a alors souligné que l’Inde et la Chine devaient “jouer un rôle ” pour empêcher cette circulation.

La répression du trafic de faux médicaments reste insignifiante par rapport à la gravité du phénomène, notamment avec des peines jugées peu dissuasives. Au Sénégal, 42 personnes ont été arrêtées en mai 2014 pour ces délits. Elles ont été condamnées chacune à 15 jours de prison.

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