Béluga dans la Seine : l'animal est amaigri, "l'urgence, c'est de le nourrir et de l'hydrater", explique Sea Shepherd
Les prochaines heures seront "cruciales" pour la survie de l'animal, selon Lamya Essemlali. Le cétacé a été repéré à une soixantaine de kilomètres de Paris, ce jeudi.
"Les prochaines heures et les prochains jours seront cruciaux", réagit jeudi 4 août sur franceinfo Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, après l'observation d'un béluga dans la Seine, à une soixantaine de kilomètres de Paris. "L'urgence, c'est de réussir à le nourrir et à l'hydrater, il est déjà amaigri".
L'opération de sauvetage consiste dans un premier temps à empêcher le cétacé de continuer sa remontée du fleuve. "Il faut mettre en place un barrage sonore pour le bloquer", explique Lamya Essemlali. Une équipe de Sea Shepherd est actuellement en route vers la zone où se trouve le béluga pour épauler les autorités.
Aucune garantie de la survie du béluga
À la différence de l'orque (qui était morte dans la Seine après des jours d'errance en mai dernier), la présidente de l'association se félicite que "tout le monde se soit mis d'accord afin d'intervenir le plus rapidement possible" pour sauver ce nouvel animal.
Pour autant, même si l'opération porte ses fruits et que le béluga rejoint l'embouchure du fleuve, sa survie est loin d'être assuré, précise Lamya Essemlali, qui souhaiterait qu'un prélèvement ADN soit réalisé sur le cétacé : "C'est le seul moyen de savoir quelle est sa région d'origine. L'idéal serait de pouvoir le rapatrier dans son aire de répartition naturelle". En effet, les bélugas vivent habituellement à des milliers de kilomètres de nos côtes : dans les eaux froides arctiques, subarctiques et dans l'estuaire du Saint-Laurent au Québec.
"Ubuesque de retrouver un béluga ici"
Concernant les raisons qui ont conduit le mammifère à rejoindre la Seine, le mystère reste entier mais inquiète Lamya Essemlali : "Qu'est-ce qu'il se passe ? Quelques semaines après l'orque, c'est totalement ubuesque de retrouver un béluga ici. Il faut que l'on comprenne quel phénomène récent a conduit à de telles situations, et s'en prémunir".
Parmi les pistes évoquées, le niveau de pollution sonore sous-marine, causée par des chantiers éoliens près de l'embouchure ou l'évolution du trafic maritime, qui désoriente les cétacés.
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