Effondrement de la biodiversité : le WWF espère que "des engagements concrets" seront pris au Congrès mondial de la nature
"Il est absolument crucial de saisir l’opportunité" du congrès de Marseille "pour rehausser le niveau d’ambition et obtenir des engagements concrets pour agir sur la racine de l’effondrement du vivant", insiste la directrice générale du WWF France.
Le Congrès mondial de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) s’ouvre vendredi 3 septembre à Marseille en présence du président de la République, Emmanuel Macron. "Il est absolument crucial de saisir" cette opportunité "pour rehausser le niveau d’ambition et obtenir des engagements concrets pour agir sur la racine de l’effondrement du vivant", a appelé Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France, le Fonds mondial pour la nature, sur franceinfo. En 2020, "68 %, deux tiers des espèces de vertébrés sauvages", sont menacés, a-t-elle rappelé.
franceinfo : Ce congrès peut-il permettre de lutter contre l’effondrement de la biodiversité ?
Véronique Andrieux : Tout à fait, ce congrès mondial se tient à quelques mois de négociations internationales cruciales sur le climat et la biodiversité qui vont définir l’agenda à 2030 et donc il est absolument crucial de saisir l’opportunité à Marseille pour rehausser le niveau d’ambition et obtenir des engagements concrets pour agir sur la racine de l’effondrement du vivant. Il y a un retard par rapport à l’agenda climat en matière de biodiversité. Il est indispensable, au vue de l’urgence, d’être à la hauteur des enjeux et d’obtenir des engagements concrets et des financements à la hauteur.
Les risques sont pourtant terribles. On est à un rythme d’extinctions jamais connu dans l’histoire de la planète ?
Selon le dernier rapport "planète vivante" du WWF, en 2020 il y a 68 %, deux tiers des espèces de vertébrés sauvages, qui ont été atteintes en moins de 50 ans. Ce sont des chiffres vraiment alarmants. Nous avons les trois quarts des écosystèmes terrestres dégradés et deux tiers des écosystèmes marins. En matière d’océans, nous avons une demande de création de zones de protections fortes à hauteur de 10 %. On part de très loin. Nous demandons que ces zones de protections fortes soient équitablement réparties sur l’ensemble des façades maritimes dont la Méditerranée.
Au niveau mondial, l’un des leviers c’est de montrer aux investisseurs le coût terrible que va représenter pour eux l’effondrement de la biodiversité ?
Oui différents acteurs se réunissent à Marseille dont les secteurs privés, financiers mais aussi les villes. Ces différents acteurs peuvent agir. Par exemple, nous demandons de réorienter les flux financiers pour arrêter de financer la destruction de la nature.
"Il faut recenser et mettre fin aux subventions dommageables à la nature."
Véronique Andrieux, directrice générale du WWFà franceinfo
Par exemple, il faut éliminer les garanties ou les crédits à l’exportation dommageables à la nature. Il faut aller plus loin. Les entreprises sont appelées à avoir une responsabilité plus forte et à intégrer les activités économiques dans les seuils écologiques. Il faut être conscient que la nature est le socle de notre économie, de notre santé et de notre vie. Il est très important de se doter d’outils, de stratégies et d’objectifs biodiversités basés sur la science qui soit notre boussole et qui nous engage jusqu’à 2030.
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