La loi "restauration de la nature" votée par le Parlement européen : 80% des habitats naturels sont en mauvais état de conversation en Europe
C'est le texte phare du "Pacte vert", ce paquet de mesures écologiques de l'Union européenne. Le Parlement européen a adopté la loi de restauration de la nature mercredi 12 juillet. Un texte visant à imposer aux États membres la préservation des terres et des espaces marins abîmés par les activités humaines. Le projet veut restaurer la biodiversité, qui regroupe l'ensemble des animaux, végétaux et bactéries présents sur terre, leurs écosystèmes et les interactions existantes entre les êtres vivants et leur environnement. La nécessité de préserver la biodiversité avait été reconnue pour la première fois lors de la convention sur la diversité biologique en 1992 à Rio, au Brésil.
Aujourd'hui, selon le dernier rapport sur l'état de conservation de la nature de la Commission européenne, plus de 80% des habitats naturels sont en mauvais état de conservation. Selon l'ONG suisse UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), 1 677 espèces d'animaux et de végétaux européens sont menacées de disparaître.
Parmi les espèces les plus à risque, on retrouve les arbres et plus précisément les essences "endémiques", qui ne poussent qu'en Europe, comme les marronniers ou les sorbiers. Les arbres sont gravement menacés par la surexploitation des forêts, le développement des villes ou encore l'introduction d'espèces exotiques envahissantes. Selon l'UICN, 58% d'entre eux sont ainsi menacées de disparition.
70% des vertébrés ont disparu depuis 1970
La situation des poissons et mollusques d'eau douce est aussi très préoccupante, avec respectivement 40% et 60% d'entre eux qui risquent de s'éteindre. Quant aux insectes pollinisateurs, une espèce de papillon et une espèce d'abeille sur dix sont menacées en Europe, en raison notamment de la présence des pesticides comme les néonicotinoïdes.
D'après l'UICN, 36 espèces ont disparu en Europe depuis 2015, comme de nombreux poissons et mollusques d'eau douce par exemple. La disparition de certaines espèces d'animaux et de végétaux n'est pas un phénomène nouveau, mais le rythme actuel semble inquiétant. Au niveau mondial, près de 70% des espèces de vertébrés ont disparu entre 1970 et 2018 ; c'est jusqu'à 1 000 fois plus rapide que le taux naturel selon le WWF.
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