Les poussins de manchots empereurs victimes de la fonte record de la banquise de l'Antarctique, pour la deuxième année consécutive

Quatorze des 66 colonies de manchots de l'Antarctique ont été affectées par une fonte précoce en 2023, selon un recensement de l'observatoire British Antarctic Survey.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des manchots empereurs sur la plateforme de glace Larsen B, en Antarctique, le 13 octobre 2022. (SERGIO PITAMITZ / BIOSPHOTO / AFP)

Plusieurs colonies de manchots empereurs ont encore vu leurs poussins périr en 2023, en raison de la fonte record de la banquise d'Antarctique liée au réchauffement climatique, révèle une étude publiée jeudi 25 avril dans le Journal of Antarctic Science. La baisse record de la banquise en 2023 a contribué à la deuxième pire année de mortalité des poussins depuis le début des observations en 2018, selon le recensement de l'observatoire British Antarctic Survey. Ce nouveau constat suit l'"échec catastrophique de la reproduction" en 2022, et menace de faire baisser la population à long terme, a déclaré à l'AFP Peter Fretwell, auteur de l'étude.

Ces oiseaux se reproduisent sur la banquise, formée par congélation de l'eau salée de l'océan, et les poussins éclosent pendant l'hiver austral, entre la fin juillet et la mi-août. Les poussins sont élevés jusqu'à ce qu'ils développent des plumes imperméables, généralement en décembre, avant la fonte estivale. Mais si la glace fond trop tôt sous leurs pattes, ils risquent de se noyer et de geler.

Certaines colonies se sont déplacées

Quatorze des 66 colonies de manchots, chacune capable de faire naître des centaines voire des milliers de poussins par an, ont été affectées par une fonte précoce en 2023, selon l'étude. Il en résulte "des niveaux de mortalité élevés, voire totaux", a déclaré Peter Fretwell. Toutefois, l'année 2023 "n'a pas été aussi mauvaise que nous le craignions", a-t-il déclaré. Dix-neuf colonies avaient été touchées en 2022, un record.

Plusieurs colonies, dont celles qui ont vu leurs portées décimées l'année précédente, se sont déplacées à la recherche d'une meilleure glace. Ce signe encourageant d'adaptation n'est toutefois qu'une "solution temporaire", a prévenu Peter Fretwell, car "il n'y a qu'un nombre limité d'endroits où ils peuvent aller".

Les manchots empereurs comptent environ 250 000 couples reproducteurs, tous en Antarctique, selon une étude parue en 2020. En 2022 et 2023, la superficie minimale de la banquise, au pic de l'été austral, est tombée en dessous de deux millions de kilomètres carrés, pour la première fois depuis le début des relevés par satellite. Si les émissions carbone et la fonte des glaces se maintiennent au niveau actuel, la population de manchots empereurs devrait diminuer de 99% d'ici la fin du siècle, prévient l'étude.

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