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Dérèglement climatique : l'Arctique pourrait être privé de glace de mer en été dès les années 2030

Des scientifiques ont effectué de nouvelles simulations inquiétantes, d'autant que la banquise permet de rafraîchir l'océan.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des icebergs dans la baie de Disko au Groenland, le 8 novembre 2022. (ROBERT MEERDING / ANP MAG / AFP)

Les signaux inquiétants pour le climat se multiplient. L'Arctique pourrait être privé de glace de mer en été dès les années 2030, alertent des chercheurs dans un article publié mardi 6 juin. C'est bien plus tôt que ce que les scientifiques estimaient jusqu'à présent. En outre, la glace de mer arctique pourrait disparaître même dans un scénario de faibles émissions de gaz à effet de serre.

Ces chercheurs ont utilisé des données d'observation des années 1979-2019 pour réaliser des nouvelles simulations. "Les résultats indiquent que le premier mois de septembre sans glace de mer interviendra dès les années 2030-2050, quels que soient les scénarios d'émissions", écrivent-ils dans la revue Nature Communications (en anglais). 

"C'est environ une décennie plus tôt que les récentes projections du Giec", souligne l'un des auteurs de l'article. Il pourra toujours rester de la glace résiduelle le long des côtes, sur une surface inférieure à un million de km2. L'océan Arctique représente une superficie d'environ 14 millions de km2 et il est recouvert de glace une majeure partie de l'année. 

Essentielle pour renvoyer les rayons du soleil

La glace de mer, qui forme la banquise, est faite d'eau salée à la surface d'un océan, qui a gelé sous l'effet du froid. Sa fonte ne cause pas directement d'élévation du niveau des océans (contrairement à celle de la calotte glaciaire et des glaciers) mais elle a malgré tout des conséquences néfastes. En effet, cette glace joue un rôle très important en été, en renvoyant les rayons du soleil, ce qui permet de rafraîchir l'Arctique. Ce miroir est aujourd'hui de plus en plus petit, et l'Arctique se réchauffe donc beaucoup plus vite que d'autres régions.

La disparition de la glace "accélérera le réchauffement arctique, ce qui peut augmenter les événements météorologiques extrêmes aux latitudes moyennes, comme les canicules et les feux de forêts", prévient Seung-Ki Min, co-auteur de l'article. "Cela peut aussi accélérer le réchauffement mondial, en faisant fondre le permafrost, ainsi que la montée du niveau des océans en faisant fondre la calotte glaciaire du Groenland."

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