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Loto de la biodiversité : la Française des Jeux défend "une cause gagnante", les associations dénoncent une "arnaque à la biodiversité"

Cécile Lagé, la directrice générale adjointe de la Française des Jeux, s'est défendue face aux accusations de l'association France Nature Environnement d'être largement bénéficiaire du Loto de la biodiversité.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le gouvernement lance le loto de la biodiversité "Mission Nature" lundi 23 octobre. Illustration (SYLVESTRE / MAXPPP)

"Le premier gagnant, c'est le joueur, le second c'est la cause", explique sur franceinfo la directrice générale adjointe de la Française des Jeux, alors que le gouvernement lance lundi 23 octobre, un Loto de la biodiversité. 

Le jeu à gratter, disponible dans les points de vente de la Française des Jeux, a pour objectif de lever 6 millions d'euros pour l'Office Français de la Biodiversité (OFB), afin de financer une vingtaine de projets.

Cécile Lagé s'est défendue face aux accusations de l'association France Nature Environnement d'être largement bénéficiaire de ce nouveau dispositif. "Sur les 3 euros du billet, 66% vont aux joueurs, 14% à la cause [43 centimes]", "notre objectif est de vendre 14 millions de tickets, pour 6 millions reversés à l'Office Français de la Biodiversité", a chiffré la directrice.

De son côté l'association France Nature Environnement dénonce une "arnaque à la biodiversité."

Un risque d'addiction moindre

"Quand on s'adresse à une cause aussi large que celle-ci, on touche des joueurs qui n'ont pas l'habitude de jouer, et qui jouent pour contribuer individuellement à la cause", a estimé Cécile Lagé. "Ce n'est pas un public d'addicts", "les tickets de grattage couvrent une clientèle très large et permettent de rendre accessible une cause et de sensibiliser le grand public."

"Une vingtaine de projets ont été sélectionnés, dont 6 projets emblématiques comme la protection des tourbières des Hauts-de-Somme ou bien la protection de la posidonie [forêts sous-marines qui servent de nurserie aux poissons] en Méditéranée", poursuit la directrice adjointe de la FDJ.

"Ces projets ont une vraie empreinte au niveau régional, à la fois en métropole et en outre-mer"

Cécile Lagé

à franceinfo

14 autres projets ont également été sélectionnés. Parmi eux, la protection des gypaètes barbus, un oiseau rapace présent dans les Alpes, le Massif Central et les Pyrénnées. Il faut 400 000 euros pour les préserver, soit l'équivalent de 900 000 tickets vendus uniquement pour cette cause. "Un objectif totalement réalisable", pour Cécile Lagé.

Une confusion entre jeux d'argent et intérêt général

"Ce n'est pas comme ça qu'on doit financer la biodiversité", insiste France Nature Environnement. Avec le Loto de la biodiversité, "on fait une confusion entre jeu d'argent et financement d'action d'intérêt général, ce n'est pas comme ça qu'on doit financer la biodiversité", dénonce sur franceinfo Antoine Gatet.

Sur les trois euros du ticket, seuls 43 centimes vont au financement de la biodiversité. "Quand on donne trois euros à France Nature Environnement, ce sont trois euros qui vont entièrement à la protection de la biodiversité", réagit le président de l'association, qui a décidé de ne pas participer pas à l'initiative. 

Antoine Gatet estime également que l'objectif de 6 millions d'euros affiché est bien trop faible.

"Il faut 500 à 600 millions d'euros par an pour financer la biodiversité"

Antoine Gatet

à franceinfo

"Ces sommes-là, on préférerait que l'Etat prenne le temps d'aller les chercher dans la taxation du kérosène en France par exemple", plaide le président de FNE.

L'argument avancé par l'État, qui veut aussi sensibiliser à la question de la biodiversité via ce loto d'un nouveau genre, ne convainc pas non plus Antoine Gatet. "On porte des manières de sensibiliser plus intelligentes, sur le terrain, sans passer par des jeux d'argent", assure-t-il.

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