: Vidéo Afrique du Sud : des prothèses en résine pour sauver les rhinocéros dont les cornes valent le double du prix de l’or
Damien Vergnaud dirige une réserve naturelle en Afrique du Sud. Pour protéger ses rhinocéros des braconniers, il scie leurs cornes, réputées aphrodisiaques, et les remplace par des prothèses synthétiques... Extrait du magazine "13h15 le samedi" du 28 juillet.
Au cœur du Karoo, vaste région d'Afrique du Sud, une réserve animale accueille les animaux orphelins ou mal en point. Elle est dirigée par Damien Vergnaud, un Français qui consacre ses 10 000 hectares de savane aux espèces les plus emblématiques d’Afrique, pour la plupart en danger. Comme les guépards ou les rhinocéros blancs.
Ce protecteur des animaux coupe les cornes des rhinocéros à qui sont prêtées des vertus aphrodisiaques, voire magiques. Le kilo se vend 70 000 euros au marché noir, soit deux fois plus que le kilo d’or. Un trafic qui génère un massacre silencieux commis par les braconniers. En 2014, plus de 1 200 rhinocéros ont été tués sans le pays, soit plus de trois par jour.
"Une matière synthétique qui durcit en même pas quatre minutes"
Ce jour-là, Damien et son équipe repèrent depuis l’hélicoptère une bête encore munie de sa précieuse corne. Pour le soustraire à la convoitise des chasseurs, ils n’ont plus que la solution radicale de couper eux-mêmes les défenses de cette bête, membre d’une espèce particulièrement menacée de disparition. Pour les remplacer par des prothèses en résine. L’animal est endormi par l’envoi d’une fléchette hypodermique. Il faut opérer rapidement car la drogue ne fait effet qu’une demi-heure.
Tronçonneuse, perceuse… "Il ne sent rien. C’est comme si on vous coupait les cheveux", affirme le vétérinaire. "C’est une matière synthétique qu’on a mise au point et qui durcit en même pas quatre minutes", précise Damien Vergnaud. Moins de vingt minutes plus tard, le jeune rhinocéros a récupéré son plus beau profil : "Notre seule urgence est de trouver des parades pour contrer cette boucherie dont ils sont victimes." Le Français, pour l’instant le seul au monde à réaliser cette opération, met sa technique à la disposition de ceux qui veulent la reproduire pour protéger leurs animaux.
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