COP27 : le fonds dédié aux pays pauvres pour financer les dégâts climatiques est "un signal très fort", souligne un expert
La mise en place d'une aide financière des pays riches aux pays pauvres a finalement été actée au terme d'une COP27 prolongée en raison de désaccords multiples. Un accord "historique", selon l'Institut du développement durable et des relations internationales.
Un accord a été trouvé à la COP27 dans la nuit de samedi à dimanche. Il prévoit notamment un fonds dédié aux pays pauvres pour lutter contre le réchauffement climatique. "C'est un moment important de reconstruction de la confiance entre les pays du Nord et les pays du Sud", explique Sébastien Treyer, directeur de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), invité de franceinfo dimanche 20 novembre qui qualifie l'accord d'"historique".
Selon l'expert, le fonds pour aider les pays les plus vulnérables est "un investissement pour construire leur avenir. Ces pays sont en même temps touchés par les conséquences socioéconomiques terribles des multiples crises, comme la pandémie, la guerre en Ukraine. C'est effectivement historique à ce titre-là, à la fois en termes de justice et de l'investissement pour l'avenir, absolument indispensable pour ces pays".
Les modalités de mise en œuvre sont reportées à plus tard, des négociations sont prévues jusqu'à la prochaine COP mais pour lui c'est tout de même un succès "parce que ce n'était pas gagné. C'était extrêmement difficile de voir comment l'Union européenne d'un côté et les États-Unis de l'autre, allaient pouvoir accepter la mise en place de ce fonds".
"Maintenant qu'il y a un fonds, il va falloir le remplir. Et la question des montants qu'on va y mettre peut être une source de division."
Sébastien Treyer, directeur de l'Iddrià franceinfo
"On n'a pas entendu les États-Unis sur ce sujet, souligne le directeur de l'Iddri. Ils ont accepté à la dernière minute, c'est vraiment une main tendue qui est venue de l'Union européenne, un signal très fort de reconstruction de la confiance entre le Nord et le Sud".
L'Union Européenne tout comme l'ONU se disent pourtant déçues par le manque d'ambition pour réduire drastiquement les gaz à effet de serre. Sur ce point , "on s'est fait peur", raconte Sébastien Treyer. "Ce que voulait l'Union européenne, c'était qu'en échange de la mise en place de ce fonds, le texte s'engage aussi, par exemple, sur une proposition initialement faite par l'Inde d'accélérer la sortie de toutes les énergies fossiles, gaz et pétrole et pas seulement la sortie du charbon comme c'était écrit dans le texte de Glasgow."
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