Performances ou fresques, l'art s'invite à la COP27
Ces dernières semaines des militants de la cause environnementale ont multiplié dans le monde des actions visant des oeuvres d'art pour alerter l'opinion publique sur le réchauffement climatique. Dernière cible, en date du 18 novembre, une installation de Warhol exposée à Milan. Parallèlement à ces opérations coup de poing, des artistes s'invitent à la COP27
"Servez-vous de nous!" : à la COP27, l'art et l'écologie se rejoignent, comme ailleurs dans le monde où se multiplient actions de militants dans des grands musées ou performances d'artistes pour sensibiliser à l'urgence climatique.
Des militants écologistes du groupe Ultima Generazione (Dernière génération en italien) ont recouvert de huit kilos de farine vendredi 18 novembre à Milan une BMW de 1979 repeinte par Andy Warhol, affirmant vouloir "lancer l'alarme sur l'effondrement climatique". Cette BMW M1 est exposée à la Fabbrica del Vapore, un centre culturel qui consacre actuellement une rétrospective au maître américain du pop-art.
Plonger les participants à la COP27 dans "l'enfer" du réchauffement
Sur le modèle de ces opérations coup de poing menées par des militants pour alerter l'opinion, l'artiste égyptienne Bahia Shehab a voulu plonger les participants à la COP27 en Egypte dans "l'enfer" du réchauffement climatique. Pour son installation "Paradis et enfer dans l'anthropocène", elle souhaitait pirater les commandes du chauffage de l'énorme complexe des négociations géré par l'ONU à Charm el-Cheikh pour faire augmenter la température lors des réunions des responsables.
Car, raconte-t-elle à l'AFP, une étude a démontré que "les gens qui se trouvent dans un endroit plus chaud sont plus susceptibles de croire au changement climatique". Mais en raison de strictes mesures sécuritaires, cette Cairote s'est rabattue sur un autre concept, "le paradis et l'enfer" : une salle surchauffée à 45°C, symbolisant la damnation, et une autre climatisée, représentant l'éden. "Les artistes peuvent enrichir la discussion, ils sont des ponts", plaide-t-elle.
Déjà, Mme Shehab semble avoir fait au moins une convertie. "Une jeune fille est sortie de 'l'enfer' en disant: 'Je ne jetterai plus jamais de déchets par terre" rapporte-t-elle. "Pour moi, l'esthétique compte moins que les questions posées" par une oeuvre, poursuit-elle.
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Oeuvres "éco-responsables"
L'art, lui aussi, s'invite à la COP27. L'Indienne Shilo Shiv Suleman a, elle, recouvert un mur entier du complexe à Charm el-Cheikh de couleurs pour adresser un message "aux dirigeants du monde qui considèrent la planète comme un produit". Avec le Fearless Collective, elle a peint une large fresque représentant la jungle et des animaux pour "rappeler qu'il faut revenir à la source : les montagnes, les étoiles et les rivières et un mode de vie en harmonie avec la nature".
L'Egyptienne Rehab El Sadek, elle, a installé à la COP27 en plein désert du Sinaï une tente, à l'image de celles des bédouins de Charm el-Cheikh. Couverte de messages écologiques en anglais, en espagnol et en arabe collectés auprès de populations autochtones, cette "construction universelle établit un lien entre la population locale et les visiteurs du monde entier", explique-t-elle à l'AFP.
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"Les artistes ont un message à porter"
Les artistes peuvent aider l'humanité à s'adapter au changement climatique, abonde Marguerite Courtel, experte sur la transition environnementale du secteur culturel. "Les artistes ont un message à porter sur la transition, sur la question des imaginaires et des récits qui vont l'accompagner", dit-elle à l'AFP.
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