: Vidéo COP28 : un fonds pour faire face aux "pertes et dommages" causés par le changement climatique sera-t-il enfin mis en place ?
Le sujet des pertes et dommages sera au cœur de la COP28, après avoir déjà été un sujet majeur de la COP27. Pour comprendre à quoi cette expression fait référence, il faut revenir sur la stratégie qui a été adoptée par la communauté internationale face au changement climatique.
La première chose, c’est d’atténuer le changement climatique, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. La deuxième, c’est de s’y adapter pour faire face aux effets du changement climatique qu’on n’aura pas pu éviter. Et enfin, il va falloir gérer les dégâts qui vont se produire malgré tout.
Ce sont bien ces dégâts qui sont désignés par l’expression "pertes et dommages" : des événements extrêmes comme des inondations, des sécheresses, ou des événements plus lents, mais tout aussi dramatiques, comme la montée des eaux, qui menace l’existence même de certains pays.
Une question de responsabilité des pays développés
Les pertes et dommages soulèvent la question de la justice climatique. Parce qu’en effet, parmi les personnes touchées par des événements climatiques extrêmes depuis 1991, 97% vivaient dans des pays en développement, selon la Loss and Damage Collaboration, un groupe de chercheurs et d'activistes.
Pourtant, il est prouvé que ce sont les pays les plus développés qui historiquement sont responsables de la majorité des émissions ayant causé le changement climatique : l’une des estimations auxquelles se réfère la Loss and Damage Collaboration montre que les pays du Nord sont à l'origine de 92% des émissions de gaz à effet de serre ayant causé le changement climatique actuel.
Les pays du Sud, qui sont en première ligne alors même qu’ils n’ont pas ou peu contribué à la crise climatique et qu’ils n’ont pas forcément les moyens financiers d’y faire face, réclament depuis 1991 la prise en compte de ces dégâts, et ils ont obtenu en 2022, lors de la COP27, la création d’un fond dédié.
Des négociations toujours en cours
Ce fonds est donc à l’agenda des négociations, qui sont toujours en cours sur ce sujet. Entre la COP27 et la COP28, un comité de transition formé de 24 gouvernements a été chargé d’en définir le fonctionnement et il a publié son plan début novembre. Il propose d'établir le fonds provisoirement, pour quatre ans, au sein de la Banque mondiale, sans préciser qui va y contribuer et à quelle hauteur.
Ce texte est très critiqué, notamment par les pays en développement et des ONG. Fanny Petitbon, responsable plaidoyer chez Care France, a de nombreuses réserves :
"On va se battre pour que le fonds ne soit pas hébergé par la Banque mondiale, qui continue d’investir dans les [énergies] fossiles et qui doit être réformée. Ensuite, il faut qu’il y ait un objectif financier pour le fonds. (...) Et enfin, il faut qu’il y ait une obligation pour les pays développés d’y contribuer."
Claire Petitbon, responsable plaidoyer de l'ONG Care Franceà NOWU
De quoi prévoir des débats à la COP28, où cet accord doit être finalisé.
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