: En images La montée des eaux menace 500 millions à un milliard de personnes dans le monde, selon une nouvelle étude
A quelques semaines de la COP26 de Glasgow (Ecosse), une nouvelle étude souligne l'exposition des villes côtières au réchauffement climatique et l'intérêt de limiter ce dernier au maximum pour sauver des vies.
Un milliard de personnes menacées par la montée des eaux ou "seulement" moitié moins ? Dans une nouvelle étude, publiée mardi 12 octobre dans la revue Environmental Research Letters (en anglais), des scientifiques américains et allemands ont mesuré la différence entre un monde qui respecterait l'accord de Paris pour le climat et un autre qui laisserait le réchauffement climatique s'aggraver.
A quelques semaines de la COP26 de Glasgow, nouveau sommet sur le climat, leurs résultats soulignent l'urgence et l'intérêt d'enclencher une baisse de nos émissions de gaz à effet de serre, moteurs de ce changement et produit de notre mode de vie. "La plupart des politiques de réduction des émissions ne reflètent pas cette menace de long terme, elles nous dirigent collectivement vers des inondations généralisées et permanentes de nombreuses zones développées", regrettent les auteurs de l'étude.
Jusqu'à 14% de la population sous le niveau de la mer
Sous l'effet du réchauffement climatique, les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique fondent et l'eau se dilate, provoquant une élévation du niveau marin. Notre trajectoire actuelle nous conduit, selon les prévisions du GIEC (en anglais), vers un mètre supplémentaire à l'horizon 2100. Cette nouvelle étude se projette sur les siècles suivants, de 200 à 2 000 ans. Les plus grandes différences de niveau marin "mettront des siècles à se concrétiser, mais elles seront déterminées dans les prochaines décennies", justifient les auteurs.
Différents scénarios de réchauffement sont comparés : de +1,5 °C ou +2 °C, les objectifs de l'accord de Paris, à +4 °C, l'un des scénarios du pire, en passant par 3 °C, notre trajectoire actuelle. Résultat, si le réchauffement était contenu à 1,5 °C, 7,6% de la population mondiale (532 millions de personnes) se trouverait dans des zones sous le niveau de la mer, contre 14% (un milliard de personnes) si le mercure global grimpait de 4 °C. Actuellement, 5,3% de la population mondiale vit dans cette situation et 12% sont menacées si nous continuons d'émettre la même quantité de gaz à effet de serre.
Des simulations pour mieux visualiser
Les principaux pays concernés sont la Chine, l'Inde, l'Indonésie, le Vietnam et le Bangladesh. L'analyse ne tient pas compte des ouvrages de défense (digues, pompes) qui seront éventuellement construits pour faire face à ce risque. "Même de monumentales mesures d'adaptation ne permettront pas d'éliminer tous les risques", avertissent cependant les auteurs de l'étude, en évoquant les ruptures de digues ou les pannes des pompes.
Conscients que ces chiffres ne parlent pas forcément au grand public, les auteurs l'accompagnent, avec l'aide de l'organisation scientifique Climate Central, d'une simulation en images des différents scénarios, baptisée "Illustrons notre futur" (en anglais). Plusieurs villes françaises comme Bordeaux, Anglet et Nice y figurent.
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