Autoroute A69 : des scientifiques rejoignent l'opposition à un "projet emblématique de ce qu'il ne faut plus faire"
Les élus locaux et le gouvernement ne sont plus confrontés à une opposition locale de terrain contre le projet autoroutier de l’A69 entre Toulouse et Castres, mais à un front, avec des scientifiques, specialisés notamment dans l’aménagement du territoire et le changement climatique. "C'est un pari", lance Rémi Bénos, géographe, signataire d'une tribune en avril dernier avec une demi-douzaine de chercheurs pour faire comprendre qu’"autoroute" ne rime pas forcément avec "développement local".
"Nous, ce qui nous semble important de dire, c'est que les acteurs, notamment politiques, qui soutiennent ce projet doivent assumer que c'est un pari, poursuit Rémi Bénos, qui enseigne à l’institut national universitaire Champollion à Albi. Mais ne dites pas que l'arrivée de l'autoroute va créer automatiquement l'activité économique qui ferait défaut sur le territoire !"
Une lettre signée par 1 500 scientifiques
Les chercheurs se mobilisent également pour alerter sur les conséquences climatiques. 1 500 scientifiques ont signé une lettre ouverte au président de la République pour lui demander d’abandonner ce projet. Parmi eux, on retrouve des figures du GIEC, comme Christophe Cassou. "Ce projet est emblématique de ce qu'il ne faut plus faire", dit-il.
"Gagner dix à quinze minutes, voire vingt minutes pour les calculs les plus optimistes, alors que les changements de société nécessitent de ralentir, d'éviter, de remplacer et d'améliorer, ça n'a pas de sens."
Christophe Cassouà franceinfo
L’ampleur de cette mobilisation scientifique est inédite. Les partisans du projet promettent de mettre l’accent sur la compensation. En parallèle, les actions coup de poing se multiplient. Le défenseur des arbres Thomas Brail menace ainsi d’entamer une grève de la soif lundi, en plus de sa grève de la faim commencée début septembre.
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