Canicule : "Un certain nombre de logements ne sont tout simplement plus habitables en ces temps de bouleversement climatique", alerte l'urbaniste Sylvain Grisot

Sylvain Grisot dénonce "un retard d'adaptation très net sur le parc" urbain.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (EMMA BUONCRISTIANI / MAXPPP)

"On a un retard d'adaptation qui est très net sur le parc, mais aussi un retard de prise de conscience d'un enjeu qu'on a souvent appelé 'confort d'été' dans la profession alors qu'on voit bien que c'est une question d'habitabilité estivale", dénonce mardi 13 août sur franceinfo Sylvain Grisot, urbaniste et fondateur de dixit.net, une agence de conseil et de recherche urbaine. Près de 4,8 millions de logements sont mal isolés en France, soit 15,7% du parc selon le gouvernement. "Un certain nombre de logements ne sont tout simplement plus habitables en ces temps de bouleversement climatique."

"On a une forme d'obsolescence climatique du parc bâti", décrit l'urbaniste, alors que près de la moitié de la France était en alerte canicule le week-end dernier. Le problème, c'est que les changements nécessaires ne peuvent pas se faire en un claquement de doigts. "C'est long d'adapter un parc bâti, des bâtiments sont construits pour plutôt 50 ou 70 ans. On a déjà construit plus de 80% de la ville de 2050 ça veut dire qu'on a un travail absolument massif à faire."

"Éviter d'accumuler la chaleur jour après jour"

Ces nouveaux bâtiments, tout comme les anciens, ne conviennent pas au niveau de leur isolation, souligne Sylvain Grisot."Il y a des choses assez fondamentales qu'on a oubliées [...] on a perdu des usages qu'on a toujours eus en Provence de ventilation nocturne, de volets etc." L'urbaniste prend pour exemple la question des logements traversants. "C'est un logement qu'on peut ventiler pendant la nuit et donc on va arriver à baisser la température et finalement éviter d'accumuler la chaleur jour après jour. Mais un logement traversant, ce n'est plus ce qu'on produit aujourd'hui."

"Il serait temps qu'on s'y mette, on attend le plan d'adaptation du gouvernement", conclut-il. "C'est un vaste chantier, beaucoup d'emplois, beaucoup d'économies mais on attend toujours que ce soit le bon moment, plus ça va, plus on traîne."

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