Climat : l'Antarctique frappé par une vague de chaleur sans précédent
Plusieurs stations météorologiques du continent ont battu des records de température pour un mois de mars. "C'est un événement comparable au dôme de chaleur de 2021 en Amérique du Nord. Ce n'est pas censé arriver", a réagi sur Twitter un chercheur français.
Coup de chaud sur le continent le plus froid de la planète. En Antarctique, plusieurs stations météorologiques ont battu, vendredi 18 mars, des records de chaleur, sidérant les scientifiques spécialistes de la région. Alors que l'automne commence sur ces terres australes, il a ainsi fait -17,7 °C sur la base russe de Vostok (contre -32,7 °C pour le précédent record mensuel), -12,2 °C à Concordia (record tous mois confondus) ou encore 4,9 °C à Dumont d'Urville, la base française de l'est du continent (contre 3,4 °C pour le précédent record mensuel).
L'anomalie de température atteint +30 à +35°C actuellement sur le plateau de l'Antarctique de l'est. Concordia au Dôme C a établi un nouveau record absolu de température élevée, tous mois confondus : -12,2°C, contre -13,7°C le 17 décembre 2016. Données depuis 2005. pic.twitter.com/wq97TE1s4n
— Gaétan Heymes (@GaetanHeymes) March 18, 2022
Pour le chercheur Jonathan Wille, de l'université de Grenoble-Alpes, "c'est un événement comparable au dôme de chaleur de 2021 en Amérique du Nord. Ce n'est pas censé arriver."
And there it is, Concordia broke its all time record temperature by 1.5 °C. This is when temperatures should be rapidly falling since the summer solstice in December. This is a Pacific Northwest 2021 heat wave kind of event. Never supposed to happen. https://t.co/VOW70Ioshv
— Dr. Jonathan Wille (@JonathanWille) March 18, 2022
Un événement favorisé par le changement climatique
Cette vague de chaleur intervient alors que la température planétaire grimpe sous l'effet du réchauffement climatique. Interrogé par le Washington Post (en anglais), Jonathan Wille rappelle qu'il est toujours difficile d'attribuer un événement ponctuel à ce phénomène global, mais précise que ce dernier favorise l'apparition de telles vagues de chaleur. "Nous pensons qu'elles deviendront plus intenses, parce que c'est juste de la physique. Mais nous sommes encore en train d'essayer de comprendre les détails. Il me paraît très difficile de dire qu'il n'y a pas la trace du changement climatique dans un événement comme celui-ci", poursuit le chercheur.
Pour le moment, Jonathan Wille ne s'inquiète pas d'une éventuelle fonte des glaciers. "On est plutôt en train de se dire : 'tiens, c'est bizarre, cela pourrait arriver plus souvent à l'avenir. Et là, cela pourrait être grave", poursuit-il dans les colonnes du journal américain. D'éventuelles fontes en Antarctique alimenteraient encore un peu plus la montée des océans.
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