A69 : un collectif de 200 scientifiques toulousains demande l'arrêt immédiat des travaux
L’Atécopol, collectif de 200 scientifiques toulousains, dont deux auteurs du GIEC, n’est pas "favorable à la construction de l'autoroute A69" et souhaite "l'arrêt des travaux de ce projet d'autoroute", peut-on lire ce dimanche dans une lettre ouverte aux décideurs politiques qui soutiennent le projet de l'A69. "Pas un·e seul·e membre n’est favorable à la construction de l'autoroute A69. Pas un. Pas une. Il s'agit d'un rejet unanime", écrivent-ils, en demandant une rencontre "au plus vite" avec Carole Delga, la présidente de la région Occitanie et favorable au projet.
Cette lettre ouverte intervient après l'évacuation du militant écologiste Thomas Brail, qui était en grève de la faim depuis 23 jours dans un arbre devant le ministère de la Transition écologique, à Paris.
Les signataires de la lettre rappellent les conclusions du Conseil national de la protection de la nature (CNPN) qui "ne considère pas les arguments invoqués comme suffisants pour constituer une raison impérative d’intérêt public majeur. Ce dossier s’inscrit en contradiction avec les engagements nationaux en matière de lutte contre le changement climatique, d’objectif du zéro artificialisation nette et du zéro perte nette de biodiversité, ainsi qu’en matière de pouvoir d’achat".
Une autoroute en concurrence avec la ligne de train
L'autoroute A69 va entrer en concurrence avec la ligne ferroviaire existante, soulignent les signataires de la lettre ouverte. Selon les scientifiques, le trajet en voiture Toulouse-Castres émet pour l’instant trois fois plus de CO2 que le même trajet en TER. "Ce facteur monterait à 25 si la ligne Toulouse-Mazamet, pour l’instant parcourue par un train diesel, était électrifiée." écrivent-ils.
Les auteurs de la lettre rejettent l'idée d'une "compensation environnementale" mise en avant par les acteurs favorables au projet. "Non, un arbre centenaire ne peut être remplacé par cinq jeunes arbres : il est irremplaçable dans les échelles de temps qui nous concernent, en raison du carbone qu'il contient, qu'il continue de capter, de son importance dans la régulation du cycle de l'eau et du microclimat local", estiment les scientifiquent.
L'action menée par les opposants "peut sembler disproportionnée pour un projet d'aménagement du territoire. Pourtant, elle est à la hauteur des enjeux, et nous saluons leur courage", déclarent les signataires de la lettre. "La mobilisation citoyenne, organisée dans plusieurs collectifs, a fait émerger des projets d'aménagement alternatifs enthousiasmants et à la hauteur de la bifurcation nécessaire pour nos sociétés face à l’urgence écologique [...] Au contraire, votre projet d’autoroute, en plus d’être délétère pour les écosystèmes et les humains, n’est pas porteur d’un imaginaire désirable."
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