Moyen-Orient : limiter le réchauffement climatique sous +2°C permettrait d'éviter 80% des morts liés aux fortes températures
Limiter le réchauffement climatique à +2°C, l'objectif de l'accord de Paris, permettrait d'éviter des centaines de milliers de décès liés à la chaleur au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, selon une étude publiée mardi 4 avril. La modélisation, publiée dans la revue scientifique The Lancet Planetary Health (étude en anglais), calcule que la réduction des émissions de gaz à effet de serre, provoqués par la consommation humaine de charbon, pétrole et gaz, permettrait d'éviter 80% des décès liés à la chaleur, comparé à un scénario sans réduction.
Sans réduction des émissions, l'étude prévoit que 123 personnes pour chaque 100 000 habitants de la région décéderont de causes liées à la chaleur chaque année, d'ici la fin du siècle, soit 60 fois plus qu'aujourd'hui. Cette moyenne s'applique aux 19 pays étudiés, mais le taux pourrait s'élever jusqu'à 423 morts pour 100 000 personnes, en Iran. Shakoor Hajat, l'auteur principal de l'étude, assure à l'AFP que les conséquences seraient "catastrophiques" si la limite de 2°C n'était pas respectée.
Les spécialistes de la London School of Hygiene and Tropical Medicine se sont penchés sur les risques dans cette région alors que Dubaï se prépare à accueillir la COP28, sommet annuel de l'Organisation des Nations unies (ONU) sur le changement climatique. Les 196 pays signataires de l'accord de Paris, en 2015, se sont déjà engagés à limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C par rapport à l'ère préindustrielle et si possible à 1,5°C, ainsi qu'à décarboner leurs sources d'énergie. Mais les politiques actuelles ne sont pas alignées sur ces objectifs : selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), elles conduisent vers un réchauffement de +3,2°C.
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