Nouvelle-Zélande : des fermiers manifestent contre un projet qui vise à taxer les pets de vache
Des convois d'engins agricoles ont roulé vers Wellington, Auckland, Christchurch et plusieurs autres agglomérations de l'archipel, les participants demandant au gouvernement de centre-gauche de renoncer à son idée.
Ils l'appellent la "fart tax" (une "taxe sur les pets", en français). Des fermiers ont manifesté, jeudi 20 octobre, dans les grandes villes de Nouvelle-Zélande, contre un projet du gouvernement de taxer les émissions de gaz à effet de serre du bétail. A savoir : "les pets et les rots" émis par les animaux d'élevage. Des convois d'engins agricoles ont roulé vers Wellington, Auckland, Christchurch et plusieurs autres agglomérations de l'archipel.
Les participants demandent au gouvernement de centre-gauche de renoncer à ce projet, présenté une semaine plus tôt par la Première ministre, Jacinda Ardern. S'il était mis en place, un tel impôt constituerait une première mondiale.
Les gaz, comme le méthane, naturellement émis sous forme de pets et de rots par les 6,2 millions de vaches et 26 millions de moutons néo-zélandais, ainsi que le protoxyde d'azote contenu dans l'urine du bétail, figurent parmi les plus gros problèmes environnementaux du pays.
Si le méthane est moins abondant et ne reste pas aussi longtemps dans l'atmosphère que le dioxyde de carbone, il constitue un facteur beaucoup plus puissant contribuant au réchauffement climatique. Ainsi, il est responsable d'environ 30% du réchauffement de la planète depuis la Révolution industrielle, estiment les scientifiques, bien qu'il ne représente qu'une fraction de la composition du gaz à effet de serre.
Une "menace pour les communautés rurales"
Ainsi, cette taxe est nécessaire pour ralentir le changement climatique, a fait valoir Jacinda Adern. Elle pourrait même bénéficier aux agriculteurs, qui pourront ainsi vendre une viande plus onéreuse, car respectueuse du climat. Mais pour Bryan McKenzie de Groundswell NZ, l'organisation à l'origine de cette manifestation, "l'engagement idéologique du gouvernement en faveur de taxes punitives et contre-productives sur les émissions [émanant] de la production agricole menace l'existence des communautés rurales".
Les écologistes affirment quant à eux que les fermiers néo-zélandais sont pris entre deux feux. "Le secteur rural et agricole de ce pays a été durement touché par des inondations, de violentes tempêtes intenses et des sécheresses rien que cette année", a déclaré Emily Bailey de l'organisation Climate Justice Taranaki. "La situation ne fait qu'empirer. Les agriculteurs peuvent soit s'adapter et réduire rapidement leurs émissions, soit souffrir davantage, comme tout le monde", a-t-elle déploré.
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