Le volume de déchets dans le monde ne cesse de croître de manière exponentielle, alerte l'ONU

Les déchets courants, hors déchets industriels et de construction, devraient atteindre 3,8 milliards de tonnes en 2050.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Deux hommes cherchent des déchets à recycler dans une décharge à ciel ouvert d'Accra, au Ghana, le 21 février 2023. (JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS / AFP)

Deux tiers de déchets en plus d'ici à 2050 : le volume de déchets dans le monde, à 2,3 milliards de tonnes en 2023, devrait continuer à croître de manière exponentielle, faute d'action, avec un impact massif pour la santé et les économies, alerte l'ONU mercredi 28 février. A ce rythme, les déchets courants, hors déchets industriels et de construction, devraient atteindre 3,8 milliards de tonnes au milieu du siècle, dépassant les prévisions du précédent rapport consacré à ce thème par la Banque mondiale.

La crise sera d'autant plus aiguë que la croissance des déchets s'annonce particulièrement marquée dans des pays où leur mode de traitement reste polluant : décharges, incinération à ciel ouvert (pollution des sols, émission de gaz à effet de serre comme le méthane ou de polluants comme le carbone suie)... "En dépit d'efforts, peu de choses ont changé", résume le nouveau rapport produit par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). "L'humanité est même revenue en arrière, générant plus de déchets (...). Des milliards de gens ne bénéficient pas d'une collecte de leurs détritus."

Un faible taux de collecte dans les pays pauvres

Si dans les pays riches l'essentiel est ramassé, le taux de collecte est à moins de 40% dans les pays à faibles revenus. Aujourd'hui, entre 400 000 et un million de personnes meurent chaque année de maladies liées à une gestion inappropriée des ordures (diarrhées, paludisme, pathologies cardio-vasculaires, cancer), souligne le rapport publié pour la sixième session de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement, organisée cette semaine à Nairobi, au Kenya.

Les déchets abandonnés sur le sol diffusent pour longtemps pathogènes, métaux lourds et autres perturbateurs endocriniens dans les sols et les nappes phréatiques. Leur combustion à ciel ouvert relâche des polluants persistants dans l'atmosphère. Les déchets organiques qui se décomposent en décharges seraient pour leur part responsables de 20% des émissions humaines de méthane, le plus réchauffant de tous les gaz à effet de serre.

Si rien n'est fait, le coût direct et indirect des déchets dans le monde devrait presque doubler pour atteindre 640 milliards de dollars annuels d'ici à 2050, estime ce rapport. En 2020, le coût direct du traitement des déchets était évalué à 252 milliards de dollars (361 milliards si l'on inclut les coûts indirects). Il y a "urgence" à commencer "une réduction drastique des détritus", appelle l'ONU. "Nous devons agir pour éviter le scénario du pire."

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