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Dangereux, le glyphosate ? Les conclusions des études divergent

C'est le pesticide le plus vendu au monde : il entre dans la composition de plus de 300 produits, dont le Roundup. L'Union européenne doit décider d'ici jeudi si elle l'homologue à nouveau, pour neuf ans. Deux organismes, chargés d'évaluer sa dangerosité, arrivent à des conclusions différentes.
Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Epandage de glyphosates sur des terres agricoles dans le Suffolk (Angleterre). © Getty)

C'est le pesticide le plus vendu au monde : le glyphosate, presque un milliard de tonnes par an, entre dans la composition du Roundup de Monsanto mais aussi de plus 300 produits. Et l'Union européenne doit décider mercredi ou jeudi si elle l'autorise de nouveau pour neuf  ans. L'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) estime qu'il ne pose pas problème. En revanche, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) l'a classé comme cancérigène probable.

Des protocoles différents

Les deux organismes ont une approche différente de ce que doit être l'évaluation du risque et la classification des produits. L'EFSA évalue le principe actif pur : selon l'agence européenne, le glyphosate en soi n'est pas dangereux. En revanche, associé avec certaines autres molécules, il peut être plus ou moins toxique. Du coup, l'EFSA plaide pour qu'il soit à nouveau homologué. Ensuite, libre à chaque Etat membre de décider quel mélange à base de glyphosate il va autoriser ou non sur son territoire. Ainsi, par exemple, l'Europe pourrait dire "d'accord pour le glyphosate" et la France "non au Roundup".

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), lui, a classé il y a un an le glyphosate comme cancérigène probable. Le CIRC étudie l'exposition des populations au glyphosate par rapport à l'usage qui en est fait, et non en tant que tel : on n'utilise jamais du glyphosate pur mais seulement avec des adjuvants pour qu’il pénètre bien la plante. Le centre a étudié toutes les expositions : chez les agriculteurs, les particuliers, en fonction de la façon dont il est stocké, les doses utilisées... Et il l'a classé comme un facteur de risque de cancer, comme les ultra violets, ou l'alcool.

Autre différence majeure, le centre se base sur les études publiées alors que l'EFSA a accès à des études des industriels parfois classées confidentielles. Plusieurs ONG dénoncent l'opacité de ces études et les conflits d'intérêts pour certains experts scientifiques de l'agence qui refuse de rendre publics les noms de ses experts.

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