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La plus haute tour solaire du monde est en construction dans le désert israélien

Plus de 50 000 miroirs réfléchissants entoureront cet édifice de plus de 200 mètres de haut.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Plus de 50 000 miroirs sont placés autour de la tour solaire Ashalim, en construction dans le désert du Néguev, dans le sud d'Israël, le 26 mai 2016. (JACK GUEZ / AFP)

Dans l'aridité du Néguev, dans le sud d'Israël, ingénieurs et ouvriers construisent la plus haute tour solaire du monde. Un projet gigantesque, à la mesure des espoirs placés par Israël dans les énergies renouvelables. Quand elle entrera en service fin 2017, la tour Ashalim culminera à 240 mètres et sera visible à des dizaines de kilomètres à la ronde.

A ses pieds s'étendront 300 hectares de miroirs qui redirigeront les rayons du soleil vers le sommet de la tour, dans une partie appelée le "chaudron" et qui ressemble de loin à une ampoule géante. 

Le "chaudron", dont la température atteindra 600°C, générera de la vapeur qui sera ensuite canalisée vers le pied de la tour où l'électricité sera produite. Cette tour devrait fournir 1% de l'électricité du pays, soit l'équivalent de la consommation d'une ville de 120 000 foyers.

Une tour à 650 millions d'euros

Le chantier, dont les travaux ont commencé en novembre 2014 pour un coût estimé à 650 millions d'euros, est financé par le groupe américain General Electric et par le fonds privé d'investissement israélien Noy.

L'Etat israélien, qui a lancé en 2010 l'appel d'offres pour ce projet pharaonique, s'est engagé à acheter l'électricité produite pendant 25 ans. Il prendra alors un pari sur l'avenir en achetant au-dessus du prix du marché. L'énergie produite par une tour solaire "est deux à trois fois plus chère à la production que l'électricité des centrales classiques" au charbon, par exemple, explique le directeur du projet, Eran Gartner. "L'Etat accepte de miser sur cette technologie (...) pour justement parvenir à baisser à terme ces coûts", remarque-t-il.

Un projet contesté

Pour assurer sa transition énergétique, nécessité stratégique pour un petit pays de huit millions d'habitants isolé au Proche-Orient, Israël s'est engagé à recourir à 10% d'énergies renouvelables d'ici à 2020. Et le solaire fait déjà partie du quotidien des Israéliens, qui chauffent leurs ballons d'eau chaude grâce à des panneaux posés sur leur toit.

La députée d'opposition Yaël Cohen-Paran, cheffe du mouvement Vert en Israël, juge toutefois que le pari de la tour Ashalim est trop osé, voire mégalomane. "C'est clairement la dernière fois qu'Israël peut se permettre de voir les choses en si grand, sur un si grand terrain, avec un cahier des charges si exigeant et des prix si élevés ; personne ne répondra plus à des appels d'offres aussi compliqués. En coulisses, les entrepreneurs s'arrachent les cheveux", estime-t-elle.

"Nous sommes dans une situation où ne ne pouvons pas regarder simplement l'aspect économique, juge pourtant Eitan Parnass, directeur de l'Association israélienne pour les énergies renouvelables. Israël n'a pas d'autre choix que de diversifier ses sources d'énergie pour renforcer son indépendance énergétique, d'abord pour des raisons sécuritaires."

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