Des rescapés de la catastrophe industrielle de Bhopal ont manifesté jeudi à New Delhi devant les bureaux de Dow Chemical
200 personnes, dont de nombreux enfants atteints de malformations congénitales, se sont rassemblées devant l'immeuble du groupe US qui a racheté en 1999 l'usine US de pesticides Union Carbide. En 1984, du gaz toxique s'en était échappé, faisant des milliers de morts.
Ils demandent des indemnisations, la décontamination du site et de l'eau propre.
L'accident, le pire dans l'histoire industrielle, s'était produit dans la nuit du 3 au 4 décembre 1984 lorsqu'une fuite de gaz toxique dans l'usine de pesticides tua presque instantanément quelque 3.500 personnes à Bhopal, une ville du centre de l'Inde. Des associations indiennes des droits de l'Homme estiment que le chiffre réel se monte à 7.000 morts tandis qu'Amnesty International parle de 22.000 à 25.000 morts liées aux années d'exposition aux déchets toxiques laissés aux abords de l'usine. Il y aurait en outre quelque 100.000 personnes atteintes de maladies chroniques dues à la contamination des nappes phréatiques.
Certains manifestants, coiffés de bandeaux noirs, ont brûlé une effigie représentant Dow Chemical. "Nous réclamons justice parce que Dow doit encore nettoyer le site et nous dédommager des années de souffrance", a déclaré à l'AFP Hazra Bi, l'un des organisateurs de la manifestation.
Mais Dow Chemical fait valoir que tout a été réglé en 1989 avec le paiement par Union Carbide de 470 millions de dollars. Selon les victimes, le montant versé - en moyenne 1.000 à 2.000 dollars - est loin de couvrir les frais médicaux engagés depuis des années.
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