Bassines agricoles : 61 gendarmes ont été blessés lors d'une manifestation d'opposants dans les Deux-Sèvres, selon Gérald Darmanin

Article rédigé par Clément Parrot, Paolo Philippe
France Télévisions
Publié Mis à jour
Des gendarmes déployés à proximité du chantier d'une retenue d'eau à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le 28 octobre 2022. (MAXPPP)

Environ 4 000 opposants, dont des personnalités politiques, étaient présents pour un rassemblement interdit par la préfecture.

Ce qu'il faut savoir

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Environ 4 000 écologistes opposés à un projet de retenue d'eau porté par des agriculteurs se sont réunis à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), samedi 29 octobre, bravant l'interdiction décidée par la préfecture. Dans des affrontements avec certains de ces manifestants, 61 gendarmes ont été blessés, dont 22 sérieusement, a affirmé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin samedi soir sur Twitter, dénonçant "un rassemblement très violent". Plus tôt, la préfecture avait dénoncé des jets de projectiles et de cocktailes molotov, et mentionnait aussi deux blessés parmi les participants. Des journalistes de l'AFP ont notamment observé un manifestant au nez cassé par une grenade de désencerclement. Quatre manifestants ont été interpellés.

 Une volonté de "reboucher" la bassine. Un tract diffusé avant le début de la manifestation avançait l'objectif de "boucher le début du trou" et "empêcher la reprise des travaux" de la retenue d'eau en projet à Sainte-Soline. Des manifestants ont réussi à forcer des grilles protégeant le chantier avant d'être repoussés par les gendarmes, qui ont employé des gaz lacrymogènes.

 Un projet contesté de longue date. La réserve d'eau de Sainte-Soline est la deuxième d'un projet de 16 bassines élaboré par un groupement de 400 agriculteurs. Ces derniers affirment qu'elles permettraient de "baisser de 70% les prélèvements en été" sur les nappes phréatiques. Les opposants accusent ces agriculteurs d'accaparer les ressources en eau, et critiquent plus largement le modèle de l'agriculture intensive.

Plusieurs personnalités politiques présentes. "C'est aberrant d'accaparer toute l'eau disponible pour quelques cultivateurs de maïs", a déclaré l'ancien candidat écologiste à l'élection présidentielle Yannick Jadot sur place samedi. La députée écologiste Sandrine Rousseau était également présente. Des élus portant leurs écharpes ont été molestés et touchés par les gaz lacrymogènes lors de l'intervention des forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

 Un important dispositif de forces de l'ordre. Environ 1 500 gendarmes ont été déployés pour protéger le chantier. La préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée, affirmait samedi matin redouter "une manifestation violente".