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Du mercure, des pesticides et des plastifiants retrouvés dans les cheveux d'une vingtaine de sénateurs

En juillet 2022, 26 sénateurs socialistes ont confié une mèche de leurs cheveux à un laboratoire qui a réalisé un dépistage de 1 800 polluants organiques et 49 métaux.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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La sénatrice socialiste du Lot, Angèle Préville, au Sénat, le 22 juin 2020. (DANIEL PIER / AFP)

Que trouve-t-on dans les cheveux des sénateurs et sénatrices ? Du mercure, des pesticides, des plastifiants, mais aussi des "terres rares", ces métaux utilisés dans les smartphones et autres objets de haute technologie, révèle une analyse conduite chez 26 élus socialistes et dont les résultats ont été publiés mardi 27 juin. En juillet 2022, ces parlementaires avaient confié une mèche de leurs cheveux au laboratoire privé et indépendant tocSeek, qui a réalisé un dépistage de 1 800 polluants organiques et 49 métaux.

Les analyses ont mis en évidence chez 93% de ces sénateurs une présence de "terres rares" supérieure à la population témoin du laboratoire. Ces métaux et composés métalliques sont utilisés dans la fabrication d'objets de haute technologie comme les puces de smartphones, les écrans d'ordinateurs portables ou les batteries de voitures électriques. Cette prévalence supérieure à la population générale peut probablement être expliquée, selon tocSeek, par l'utilisation importante et régulière des outils de communication par les élus.

"C'est une alerte qu'on envoie"

Le mercure, ce métal lourd présent notamment dans les amalgames dentaires ou certains poissons, est retrouvé chez tous les sénateurs testés. Des traces de pesticides ont également été retrouvées parmi l'ensemble des 26 élus. Quarante-cinq produits différents (herbicides, fongicides, insecticides) ont été identifiés, dont un pesticide interdit en Europe depuis 2008, le carbofuran. Enfin, le plastifiant "di-n-octyl phtalate" (DNOP), utilisé pour donner de la souplesse aux plastiques, a été détecté chez 69% des élus. 

"C'est une alerte qu'on envoie", commente auprès de l'AFP la sénatrice du Lot, Angèle Préville, qui a impulsé cette étude. "Si c'est dans nos cheveux, ça veut dire qu'on est contaminé", ajoute l'élue. Pour Matthieu Davoli, cofondateur du groupe tocSeek, à l'exception des "terres rares", les résultats "sont très cohérents" avec "ce qu'on voit habituellement" dans la population. Cela témoigne d'une exposition "répétée et régulière" à des polluants présents dans l'alimentation et des produits cosmétiques ou d'hygiène.

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