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Environnement : le téléphérique urbain a le vent en poupe, "un mode de transport qui répond aux enjeux de mobilité d'aujourd'hui"

L'entreprise iséroise Poma, fondée par Jean Pomagalski, a créé l'un des premiers téléskis au monde dans les années 1930. Le géant du transport par câbles a entamé sa diversification il y a une vingtaine d'années, en se tournant vers de nouveaux usages à la montagne.
Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Fabien Felli, président de l'entreprise Poma, leader français de la construction de remontées mécaniques. (Solène Le Hen)

Dans l'usine Poma à Veyrins-Thuellin en Isère, les salariés fabriquent cet hiver des télécabines bleues, "destinées aux stations de sports d'hiver et aussi à des projets touristiques urbains à travers le monde", explique Wissam El-Moukahal, le directeur de l'usine. Ils produisent également des télécabines rouges. Celles-ci sont pour les villes, ajoute Fabien Felli, le président de Poma. Certaines sont, par exemple, "à destination d'un projet urbain sur l'île de République dominicaine". Ces télécabines ne sont pas exactement comme celles que l'on trouve dans les stations de ski. Elles sont conçues un peu différemment. "On a déjà des ouvertures un peu différentes, des fenêtres à l'intérieur de la cabine pour pouvoir faire une ventilation parce qu'on est dans une zone caraïbe avec un environnement très chaud."

La montagne mais pas seulement ...

Les projets de téléphériques urbains se multiplient dans l'hexagone et à travers le monde. Plusieurs ont déjà été livrées ou sont en projet à Toulouse, Grenoble, Ajaccio, mais aussi à Saint-Denis de la Réunion, en Amérique du Sud, à Madagascar. "On a pris ce virage il y a une vingtaine d'années", précise Fabien Felli. Un pari gagnant pour le géant du transport par câbles. "C'était 2% de notre activité en 2004, on est à 15 à 20% voire 25% aujourd'hui", ajoute le président de Poma. Selon lui, il "est évident que ce mode de transport répond aux enjeux de mobilité d'aujourd'hui" car il est "bas carbone, électrique" et il "survole les obstacles, c'est-à-dire descendre une montagne mais, ajoute Fabien Felli, survoler les obstacles, c'est aussi survoler les autoroutes, une voie de chemin de fer, un fleuve". 

Peu à peu, la fabrication de cabines destinés au ski est passée de 100% de l'activité de l'entreprise à 50%. Mais la montagne reste la pierre angulaire de Poma. Si certaines stations désormais sans neige l'hiver démontent leurs remontées mécaniques, d'autres – celles qui parient sur l'activité d'été – ont toujours besoin de maintenance et de renouveler, remplacer leur matériel vétuste. "D'une façon globale au niveau mondial, il y a en quantité moins de remplacements d'appareils. Mais les appareils sont plus gros. On remplace quelques fois deux télésièges fixes par un gros, débrayable, moins énergivore avec quelquefois moins de pylônes parce que les pylônes, les câbles ont grossi", explique Fabien Felli. Ces nouvelles infrastructures "mieux maîtrisées" permettent d'accueillir plus de personnes. 

Hausse des commandes pour les ascenseurs valléens 

L'entreprise Poma est de plus en plus sollicitée pour la construction de funiculaires ou télécabines qui relient les stations de ski à la vallée. Fabien Felli estime que c'est une bonne solution pour limiter le nombre de véhicules dans les stations et ainsi limiter la pollution. "Ça évite l'arrivée de groupes et de bus puisqu'ils peuvent se garer en bas. Ça évite de monter en voiture. Un grand nombre de personnes montent pour travailler en station et redescendent pour éviter de se loger en station. Ce seront les premiers utilisateurs de ces ascenseurs valléens." 

Poma va prochainement fournir un ascenseur valléen dans les Pyrénées entre Luchon et Superbagnères. Deux autres sont à l'étude à Saint-Gervais (Haute-Savoie) et entre Bourg d'Oisans et Huez (Isère). 

Le téléphérique urbain se développe : reportage de Solenne Le Hen

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