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Envol des allergies, des maladies liées aux moustiques, des ennuis intestinaux: le réchauffement aura des effets

Les effets du réchauffement climatique sur la santé se feront aussi sentir en France, selon une session sur le sujet au salon des médecins généralistes, le Medec."En 2050, un été sur deux ressemblera à la canicule de 2003", note Dominique Gombert, chef du département des expertises de l'Agence sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset).
Article rédigé par France2.fr
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Les allergies polliniques devraient se multiplier d'ici à 2050 en changeant d'échelle. (France 3)

Les effets du réchauffement climatique sur la santé se feront aussi sentir en France, selon une session sur le sujet au salon des médecins généralistes, le Medec.

"En 2050, un été sur deux ressemblera à la canicule de 2003", note Dominique Gombert, chef du département des expertises de l'Agence sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset).

On peut s'attendre donc à une augmentation de la mortalité des personnes âgées ou fragiles, qui pourra être canalisée par le "plan canicule", réactualisé chaque année.

En plus, les séquences froides seront plus inhabituelles, donc plus meurtrières, dit-il.

La période pollinique va s'allonger
Certains polluants -comme les particules fines- se multiplieront. "Ils seront plus précoces et resteront plus longtemps", selon M. Gombert. Cette pollution aura les mêmes effets que les pics de pollution d'aujourd'hui : augmentation des affections respiratoires (bronchiolites, asthme...) et des problèmes cardio-vasculaires, plus grande sensibilité aux infections microbiennes.

Le réchauffement entraînera logiquement une redistribution des végétaux sur le territoire -on voit déjà l'olivier monter vers le nord - et les arbres à pollens, comme l'ambroisie, étendront leur emprise. Pour 5 grammes de pollen d'ambroisie en 1900, on en avait déjà deux fois plus en 2000, et on en aura deux fois plus encore en 2100.

La période pollinique s'allongera. La prévalence des allergies polliniques, de 20% aujourd'hui, devrait être "de 50% en 2100", selon M. Gombert.

On peut s'attendra aussi à un développement des maladies à transmission vectorielle comme le chikungunya ou la maladie de Lyme, liée aux tiques.

On envisage d'autres problèmes sanitaires : des cancers cutanés et des atteintes cristalliniennes dus aux rayonnements accrus, une montée des infections telles que typhoïde ou choléra avec une eau plus rare et donc plus polluée, une pollution des écosystèmes augmentée par les feux de forêt ou les produits chimiques utilisés pour combattre les vecteurs de maladies.

Un plan national d'adaptation est attendu pour 2011
Si les menaces paraissent assez claires, les mesures à prendre pour protéger la santé des populations semblent moins évidentes.

Il convient au premier chef de développer la culture de "l'adaptation", en visant à réduire les facteurs de risque.

"Le réchauffement climatique est un sujet qui stimule les médias et très peu les médecins", a regretté le Pr William Dab, professeur titulaire de la chaire d'Hygiène et Sécurité du Cnam (conservatoire national des Arts et Métiers) et ancien directeur de la santé.

Pour le Pr Dab, le changement climatique n'est pas "un risque de plus" mais "un changement d'échelle du risque", vu l'importance de la population exposée.

L'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc) donne quelques pistes : surveillance accrue des agents infectieux, des qualités de l'air et de l'eau, des "événements extrêmes en tant que facteurs déclenchant des maladies vasculaires, respiratoires et des pollinoses", mise en place de "bases de données multidisciplinaires sur climat et santé", comme celles de Météo-France.

Un plan national d'adaptation au changement climatique est attendu pour 2011, qui aura une composante santé.

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