Hydrolien : le courant de la rivière pour produire de l'électricité
Sous le pont de pierre à Bordeaux, la Garonne coule vite. Dans ses eaux marron et troubles, un ingénieur du bureau d’études Energie de la lune, Marc Lafosse, pense pouvoir utiliser son courant pour faire du courant électrique. Il pense que cet endroit est particulièrement bien choisi pour tester des hydroliennes. "Une hydrolienne, c’est comme une éolienne sous l’eau. Il s’agit de capter le courant de la rivière avec des palmes qui tournent et qui entrainent une génératrice" , explique Marc Lafosse.
L’un des avantages, c’est que l’on peut prévoir les courants et les marées plusieurs années à l’avance et donc, le courant qui sera produit. "Nous voulons tester notre première hydrolienne en septembre. Pas besoin forcément qu’elle tourne vite. On ajuste la vitesse à laquelle elle tourne pour capter au maximum le courant et éviter qu’elle ne transforme les poissons en sushis ou en sashimis" , sourit Pascal Brunet du groupe Bertin technologies qui développe une hydrolienne.
Quels impacts sur l’environnement ? Quels réglages faire pour capter au maximum le courant ? C’est ce que permettra de savoir ce site d’essai. Il existe plus de 146 technologies différentes. C’est pourquoi de nombreux industriels peuvent être intéressés par cet endroit. "Nous avons des compétences et des machines comme des engins élévateurs qui peuvent servir dans ce projet" , pense Thierry Brocart, directeur des ateliers du port de Bordeaux.
Le projet coûte 2 millions et demi d’euros et, même s’il y a une hydrolienne qui tourne déjà près d’Orléans, le potentiel en France est faible, mais pas à l’étranger. "On sait que cela peut apporter le courant dans des sites isolés : en Guyane, par exemple, ou en Amérique du Nord," explique Marc Lafosse. Alors pourquoi produire de l’électricité sous le pont de pierre avec une vingtaine de petites machines? Parce que les ingénieurs pensent pouvoir produire un quart de l’éclairage électrique de la ville.
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