L'Afrique à l'unisson sur le changement climatique
Les ministres africains de l'Environnement se sont mis d'accord sur une position commune ce vendredi à Nairobi
L'Afrique s'organise pour peser dans le débat sur le changement climatique.
Dans la perspective du sommet mondial sur le climat qui se tiendra à Copenhague au Danemark en décembre prochain, les dirigeants africains plaideront d'une seule voix pour une réduction des émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés de 25 à 40% d'ici 2020.
"Les ministres africains de l'Environnement ont marqué aujourd'hui (vendredi) leur détermination à répondre au défi du changement climatique en adoptant une position commune", a déclaré le directeur du Programme des Nations unies pour l'Environnement (Pnue) Achim Steiner.
Rappelons que l'Afrique est paradoxalement le continent qui émet le moins de gaz à effet de serre et en même temps le plus vulnérable aux conséquences du réchauffement climatique.
La Conférence ministérielle africaine sur l'environnement a également appelé les pays du G8 à appuyer et mettre en oeuvre la création d'un centre régional sur le changement climatique en Afrique ainsi qu'à plus de financements et de transferts de technologies.
Le directeur du Programme des Nations unies pour l'Environnement, Achim Steiner, a également appelé "les autres continents et pays, notamment développés" à faire de même et à assumer leurs responsabilités.
Tel est le bilan morbide des victimes liées au réchauffement climatique chaque année dans le monde, selon un rapport publié vendredi par le Forum humanitaire mondial, présidé par l'ex-secrétaire général de l'ONU Kofi Annan.
Bien évidemment et comme dit plus haut dans l'article, les 325 millions de personnes les plus pauvres de la planète sont les plus affectées par le changement climatique en cours. Or les 50 pays les moins avancés contribuent à moins d'un pour cent des émissions mondiales de CO2, relève le rapport. Ce document détaille également le coût annuel du réchauffement planétaire: 125 milliards d'euros.
L'étude relève aussi certaines catastrophes humaines pour illustrer son propos: les difficultés du Bangladesh, où des millions de personnes doivent affronter régulièrement des inondations et des cyclones, de l'Ouganda, où les agriculteurs souffrent de la sécheresse et de certaines îles des Caraïbes et du Pacifique menacées de disparition à cause de l'élévation du niveau de la mer.
L'ex-secrétaire général de l'Onu Kofi Annan n'a pas manqué de souligner à l'occasion du
lancement du rapport à Londres que celui-ci démontrait la nécessité d'un "accord post-Kyoto courageux pour protéger le monde" lors de négociations clefs à Copenhague en décembre.
Inquiet, il dresse un constat alarmant: "L'alternative est une famine de masse, une migration de masse, des maladies de masse, et des morts en masse. "Si les responsables politiques ne peuvent pas prendre leurs responsabilités à Copenhague, ils feront le choix de faillir (à leurs obligations envers) l'humanité", a estimé le Forum, basé à Genève. Le réchauffement climatique est "la plus grande crise humanitaire en puissance de notre temps" a-t-il insisté.
Toujours selon ce rapport, vers 2030, les morts dues au réchauffement atteindront près d'un million par an et le coût montera à 300 milliards de dollars. La majorité des morts étant due à la dégradation progressive de l'environnement qui cause des problèmes comme la malnutrition plutôt qu'aux catastrophes naturelles.
L'étude appelle enfin les pays développés, où 99% des victimes sont recensées, à multiplier "par un facteur cent" leurs efforts pour s'adapter au changement climatique.
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