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L'EPR de Flamanville encore victime d'un défaut de construction

EDF a interrompu de sa propre initiative une partie des travaux de construction de l'EPR de Flamanville. A l'origine de cette décision, des défauts sur les supports du futur pont de manutention du combustible, à l’intérieur même du bâtiment réacteur.
Article rédigé par Alexandre Chassignon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

EDF
et l’ASN n’ont pas fini d’évaluer la gravité de la malfaçon et ses
conséquences. Mais l’électricien, maître d’œuvre du chantier de l’EPR de
Flamanville, a choisi d’arrêter le chantier de construction du bâtiment
réacteur pour une durée indéterminée.

Au cœur du bâtiment réacteur

EDF annonce dans un communiqué avoir détecté
"des défauts" sur des boîtes métalliques destinées à soutenir le futur
pont de manutention du réacteur. Cette sorte de grue
permanente permettra la manutention du combustible nucléaire dans les phases
de maintenance. Il s’agit en fait d’un portique glissant le long des parois de
ce bâtiment cylindrique.

Les poutres qui
formeront ce pont sur arrivées sur le chantier le mois dernier, chacun pèse 122 tonnes. Le dispositif  doit s'appuyer sur 46 "consoles",
des boîtes métalliques disposées sur la circonférence de l'enceinte
interne. Les doutes d’EDF portent sur ces boîtes. Avant de poursuivre le
bétonnage du bâtiment réacteur, l’électricien vérifie qu'il ne doit pas retirer
toutes les boîtes.

Pas de retard supplémentaire selon EDF

"Seul le bétonnage
de l'avant-dernier niveau de l'enceinte interne du bâtiment réacteur a été
reporté en attendant le résultat de ces contrôles", selon EDF. La
construction des autres bâtiments de la centrale se poursuit. "Ce n'est
pas de nature à remettre en cause le planning du chantier
", assure Antoine
Ménager, le directeur du chantier.

Jusqu'alors EDF avait
indiqué qu'il pensait poser le dôme du réacteur au cours de l'été. Dans son
communiqué, il envisage d’installer le pont "courant 2012", et le dôme
ne pourra être posé qu’ensuite.

La troisième interruption en cinq ans

L’ASN (Autorité de sûreté
nucléaire) mène aussi des contrôles de son côté. Le chef de la division de Caen
du gendarme du nucléaire confirme la détection de défauts sur "deux ou
trois
" boîtes sur leur lieu de fabrication, puis sur d’autres éléments déjà
installés à Flamanville.

L’ASN déjà suspendu à
deux reprises le chantier de construction de l’EPR, depuis son lancement en 2007.
A chaque fois, des malfaçons étaient en cause. EDF a reporté de quatre ans l’objectif de mise en service du réacteur de
nouvelle génération : il vise désormais 2016. Le coût du chantier a déjà
doublé, de 3,3 milliards d’euros dans les prévisions à 6 milliards.

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