La France revoit à la baisse ses objectifs de réduction de consommation d'énergie d'ici 2030
L'objectif passe de 20% à 17%, provoquant la colère des associations de défense de l'environnement.
La France rogne ses objectifs de réduction de sa consommation d'énergie d'ici 2030, passant de 20% à 17%. Selon les informations de franceinfo, c'est ce que prévoit la nouvelle loi sur la transition énergétique présentée par le gouvernement jeudi 7 février au Conseil économique et social et qui doit arriver prochainement en débat à l'Assemblée nationale.
En 2015, la loi avait acté une baisse de nos consommations d'énergie de 20% d'ici 2030 afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Mais cette baisse de notre consommation ne se fait pas. Elle repart même à la hausse. C'est ce qui contraint le gouvernement à revoir ses objectifs.
Les associations estiment que cela s'explique par le manque d'efforts pour réduire nos factures de chauffage par la rénovation de nos bâtiments anciens. Le peu d'entrain pour construire des véhicules moins gourmands ou pour limiter l'usage de la voiture individuelle au profit de transports en commun efficaces rentrent aussi en ligne de compte dans cette révision des objectifs.
Des associations "choquées"
Dans son texte, le gouvernement promet de faire mieux en 2050 avec la neutralité carbone. Mais c'est un concept encore un peu flou, et surtout de long terme. Après l'abandon de la baisse de la part du nucléaire, c'est un autre objectif de la loi de transition énergétique qui vient d'être rogné.
"On est choqués. On voit que les choses n'avancent pas sur la rénovation des logements", a réagi vendredi sur franceinfo Anne Bringaut, la porte-parole du Réseau pour la transition énergétique, dénonçant le fait que "les arbitrages ne vont pas dans le sens de l'écologie ou de la baisse des factures d'énergie pour les ménages". Elle souligne que cette baisse d'ambition de la loi s'inscrit après la démission de Nicolas Hulot du gouvernement et après la décision de Matthieu Orphelin de quitter le groupe La République en marche (LREM) à l'Assemblée nationale, "un député qui défendait ce type de mesures".
"On a l'impression que le gouvernement manque d'ambition", a déclaré de son côté Arnaud Gossement, avocat spécialiste du droit de l'environnement. "C'est très préoccupant de voir que le gouvernement ne semble plus vouloir financer les programmes de rénovation énergétique des bâtiments qui sont indispensables, notamment pour lutter contre la précarité énergétique et réduire nos émission de gaz à effet de serre."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.