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La mer Morte, panorama lunaire menacé par les cratères

La mer Morte est menacée par des cratères. Le phénomène existe depuis des années mais il s’est accéléré récemment. Un fléau pour l'agriculture et le tourisme.
Article rédigé par Sébastien Laugénie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Des cratères se forment autour de la mer Morte © RF-Sébastien Laugénie)

La mer Morte est en train de disparaitre, remplacée par des cratères. Il y en a de plus en plus. La baisse du niveau de la mer Morte laisse en effet apparaître des trous béants dans le sol. Très dangereux. Parfois de plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Il existe des milliers de cratères tout autour de cette mer fermée. Un fléau menaçant le tourisme, l’agriculture et les habitants.

"Attention cratères à ciel ouvert", peut-on lire sur les panneaux bordant la mer Morte. A moins 500 mètres sous le niveau de la mer. A nos pieds, de gigantesques crevasses. Il en existe 5.000 de ce type tout autour de la Mer Morte. Un panorama lunaire.

  ("Attention cratères", peut-on lire sur ce panneau © RF-Sébastien Laugénie)

L’agriculture menacée

Ces trous, ces dolines, comme on les appelle en géologie, sont le résultat direct de la baisse du niveau de la mer morte. Elle perd 1,20 mètre de profondeur chaque année. A cause du climat et des usines de minéraux. En se retirant, la mer Morte laisse derrière elle des poches de sel, qui au contact de l’eau douce peuvent s’effondrer en quelques secondes. Quatre personnes sont ainsi tombées dans les dolines depuis le début du phénomène dans les années 80.

Au-delà de la menace physique, c’est surtout une menace pour toute l’économie de la région. Karmit ich shalom, hydrologiste qui vit dans le Kibboutz Ein Guedi, à quelques centaines de mètres de la mer Morte, estime que c’est une "très gros problèmes pour les infrastructures de la zone. Pour les routes, pour l’agriculture, il y a beaucoup d’endroits où l’on ne peut plus aller ". Elle raconte l’exemple d’une plantation de datte où une machine est tombée dans une doline lors d’une récolte. "La compagnie d’assurance a fermé toute la zone et maintenant le champ est tout sec et nous n’avons plus de plantation ", explique Karmit ich shalom.

Fléau pour le tourisme

Il y a quelques mois, c’est même une partie de la route principale le long de la mer qui s’est effondrée. Il faut aujourd’hui faire tout un détour pour contourner les travaux. Effondré aussi un parking, juste en face d’une plage privée. Les cratères sont donc aussi un fléau pour le tourisme. Certaines plages ont dû fermer. Et quand elles ne ferment pas, elles doivent s’adapter à la baisse constante de la mer Morte. Comme la station balnéaire d’Ein Gedi. "Chaque année la mer s’éloigne d’une centaine de mètres environ " note Rebecca Rendak qui assure la réception de la station, "on doit déplacer la plage à chaque fois ".

L’une des solutions envisagées pour endiguer le phénomène c’est de renflouer la mer Morte. Un canal reliant cette mer à la mer Rouge est en projet, afin de ramener de l’eau. Mais là c’est tout cet écosystème, unique au monde, qui pourrait être affecté.

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