La zone équatoriale de l'Atlantique se refroidit sous l'effet d'un phénomène qui ressemble à la Niña
Une goutte froide dans l'océan ? La zone équatoriale de l'Atlantique, située le long des côtes africaines, se refroidit, comme l'explique un article publié dans la rubrique Climate.gov de l'Administration nationale des océans et de l'atmosphère américaine (NOAA), mercredi 14 août. "L'Atlantique refroidit à une vitesse record et personne ne sait pourquoi", résume encore le magazine New Scientist, lundi.
"Depuis le début du mois de juin, la température de surface de la mer dans l'Atlantique central équatorial est de 0,5 à 1,0°C inférieure à la moyenne pour cette période de l'année, explique Franz Philip Tuchen, chercheur à la NOAA. Si ces conditions froides persistent jusqu'à la fin du mois d'août, un phénomène connu sous le nom de "Niña Atlantique" pourrait se déclarer."
Ce phénomène intervient alors que l'Atlantique est en surchauffe depuis le début de l'année : des records de température ont été enregistrés sur une vaste partie de l'océan entre janvier et juillet 2024, comme le souligne la NOAA. Entre mars 2023 et juin 2024, la partie Nord a, elle, subi une vague de chaleur marine sans précédent, alimentée par le réchauffement climatique causé par l'action humaine.
Un effet possible sur les épisodes de pluies ou de sécheresse
Le phénomène naturel El Niño dans le Pacifique, qui a accentué la hausse des températures boostée par le réchauffement climatique, doit laisser sa place à la Niña, qui a pour effet contraire d'abaisser la température de l'air et de l'eau. Du côté de l'Atlantique, ce qui étonne, c'est la vitesse à laquelle la transition entre les deux phénomènes s'est effectuée. "Jamais auparavant l'Atlantique équatorial oriental n'avait basculé aussi rapidement d'un événement extrême à un autre", poursuit Franz Philip Tuchen.
Cette différence de température peut avoir un impact sur les épisodes de pluies ou de sécheresse. "La diminution des précipitations dans la région du Sahel, l'augmentation des précipitations dans le golfe de Guinée et les décalages saisonniers de la saison des pluies dans le nord-est de l'Amérique du Sud ont tous été attribués aux phénomènes Niño et Niña Atlantique", liste le chercheur, qui entend "garder un œil sur les événements à venir".
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