Le gaz de schiste : plat de résistance au menu de la conférence environnementale ?
La question de l'exploitation du gaz de schiste, très polémique, va rythmer la conférence environnementale organisée en fin de semaine par le gouvernement.
ENVIRONNEMENT - D'un point de vue polémique, c'est un peu "le nouvel OGM". A l'approche de la conférence environnementale qui se tiendra vendredi 14 et samedi 15 septembre, la question de l'exploration et de l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels revient au cœur du débat public mercredi 12 septembre. FTVi revient sur les dernières prises de positions, souvent hostiles à cette méthode présentée par ses défenseurs comme un moyen efficace d'éviter une augmentation du prix de l'énergie.
Delphine Batho nie "entrouvrir la porte" à ce procédé
L'exploration imminente des gaz de schiste en France ? "Ce sont des spéculations imaginaires qui sont sans fondement", a répété mercredi la ministre de l'Ecologie et de l'Energie. Delphine Batho a démenti catégoriquement mercredi que le gouvernement s'apprête à "entrouvrir la porte" à l'exploration expérimentale des gaz de schiste, comme le laissait entendre un article paru la veille dans Le Figaro. Le quotidien avait affirmé que le gouvernement pourrait "donner des gages" aux industriels qui militent en faveur de ce procédé controversé, lors de la conférence environnementale.
Nicolas Hulot demande un "moratoire"
L'écologiste indépendant Nicolas Hulot a quant à lui fait d'un moratoire sur l'exploitation des gaz de schiste en France une condition du succès de la conférence environnementale. "S'il n'y a pas un moratoire sur l'exploitation des énergies fossiles non conventionnelles, je pense que ça augure mal de cette conférence", a déclaré sur RTL mercredi le candidat malheureux à l'investiture d'Europe Ecologie-Les Verts pour l'élection présidentielle du printemps dernier.
Les Français largement opposés à cette technique
Un sondage commandé par l'association écologiste WWF et rapporté mercredi par Le Parisien, indique que 72% des personnes interrogées demandent "l'interdiction définitive de l'exploration et de l'exploitation" des hydrocarbures non conventionnels. "Et après la polémique sur les gisements de pétrole offshore au large de la Guyane [qui a coûté son poste à l'ancienne ministre de l'Ecologie, Nicole Bricq] , 65% seraient favorables à ce que l'Etat refuse les 'demandes d'autorisation de forages pétroliers en haute mer au large des côtes françaises, en particulier en Méditerranée'", précise le quotidien.
Des élus locaux mobilisés
Du côté des élus, une mission d'information a été lancée par le département du Lot-et-Garonne dont le rapport sera présenté devant le Sénat dans un mois. Raymond Girardi, conseiller général du Front de gauche et membre de cette commission créée en mars par le Conseil général à la suite des demandes de permis d'exploration reçues par la préfecture de Midi-Pyrénées, a d'ores et déjà affirmé mardi que l'extraction de gaz de schiste à grande échelle laisserait "des séquelles qui resteront des dizaines d'années".
De retour d'un voyage au Québec et aux Etats-Unis, il a dit avoir "pu constater sur place que l'extraction de gaz de schiste à grande échelle a un impact réel sur la santé publique et l'environnement". Selon lui, "les conséquences sur l'environnement sont très importantes" car "on fait exploser la roche à 2 000 et 3 000 m de profondeur et les forages traversent les nappes phréatiques. Résultat, on retrouve du méthane dans l'eau et différents produits chimiques".
Tirant néanmoins "des effets positifs", comme "les retombées économiques sur l'emploi et les finances locales" et la résolution des "problèmes de pénurie énergétique", il note que "la question est de savoir si le jeu en vaut la chandelle". C'est justement ce qui sera débattu pendant la conférence environnementale.
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