Le militant français de Greenpeace libéré sous caution
C'est une petite victoire qu'a obtenue Greenpeace, ce mardi. L'ONG se bat depuis plusieurs mois pour la libération des "30 d'Artique", ces trente membres de l'équipe du navire Artic Sunrise détenus en Russie depuis le 19 septembre.
Interpellés par les autorités russes alors qu'ils tentaient d'escalader une plate-forme pétrolière en mer de Barents pour dénoncer les risques environnementaux que présente cette activité pour l'Artique, ils doivent répondre des accusations de "piraterie ". Un crime passible de 15 ans d'emprisonnement en Russie.
Onze membres relâchés
Leurs différents cas sont en train d'être examinés par la justice russe. C'est le tribunal de Saint-Pétersbourg qui doit se prononcer sur le maintien ou non des militants en prison au terme de leur détention préventive.
Ce mardi après-midi, neuf militants étrangers ont été remis en liberté sous caution. Parmi eux, le français Franceso Pisanu.
Ces libérations viennent s'ajouter aux trois intervenues lundi. Il s'agissait des trois russes présents sur le navire. Cela porte à douze le nombre de militants libérés sous caution.
C'est la Brésilienne Ana Paula Alminhana Maciel qui a été la première étrangère libérée sous caution. Une photo d'elle a été postée par l'ONG, la montrant souriante au moment de l'annonce de la décision du tribunal.
"C'est la nouvelle la plus joyeuse que j'ai reçue depuis deux mois, mais justice sera faite uniquement lorsque toutes les charges absurdes auront été levées ", a réagi Rosangela Maciel, la mère de la jeune femme de 31 ans, dans un communiqué diffusé par Greenpeace.
Rien ne garantit qu'ils soient libérés définitivement
La caution a été payée par Greenpeace, comme annoncé lundi par l'ONG elle-même. Elle s'élèverait autour de deux millions de roubles (45.000 euros). Toutefois Kumi Naidoo, le directeur exécutif de Greenpeace, a tenu à souligner que les charges n'avaient pas été levées. "Nous n'avons aucune idée des conditions dans lesquelles vont vivre nos amis lorsqu'ils seront relâchés, s'ils seront assignés à résidence ou s'ils auront le droit de sortir dehors ", a-t-il dit.
Les activistes devront donc rester en Russie dans l'attente de leur jugement. "Ce dont nous sommes certains, c'est qu'ils sont toujours inculpés et qu'ils risquent des années de prison s'ils sont condamnés pour ce crime qu'ils n'ont pas commis ", a-t-il poursuivi.
Le militant australien voit sa détention maintenue
Une peur qui vient notamment du fait que l'un d'entre eux a vu sa détention maintenue. Sur une décision des tribunaux de Saint-Pétersbourg, Colin Russell, le militant australien voit sa détention, censée expirer le 24 novembre, rallongée de trois mois.
Une mauvaise surprise qui pourrait être suivie par d'autres, puisque les cas de tous les membres de l'équipage doivent être examinés cette semaine. Mardi après-midi, seuls sept cas avaient été étudiés. Et malgré leur libération sous caution, ils sont toujours officiellement inculpés de "hooliganisme " et de "piraterie ".
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