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Le risque nucléaire est "extrêmement élevé" au Japon, a déclaré mardi Alain Juppé

Déclaration faite par le chef de la diplomatie française après une discussion avec son homologue nippon au sein du G8 à Paris.La situation est extrêmement grave. Nous avons eu hier soir à Paris un entretien avec le ministre japonais (des Affaires étrangères, Takeaki Matsumoto), qui nous a donné toutes les informations dont il dispose."
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Alapin Juppé rencontrant à Paris le ministre des Affaires étrangères japonais Takeaki Matsumoto (AFP/Miguel Médina)

Déclaration faite par le chef de la diplomatie française après une discussion avec son homologue nippon au sein du G8 à Paris.

La situation est extrêmement grave. Nous avons eu hier soir à Paris un entretien avec le ministre japonais (des Affaires étrangères, Takeaki Matsumoto), qui nous a donné toutes les informations dont il dispose."

"Le risque est donc extrêmement élevé", a poursuivi Alain Juppé sur Europe 1. Le ministre japonais des Affaires étrangères "est inquiet, naturellement", a ajouté le ministre français, rappelant que "l'Agence internationale de l'énergie atomique est mobilisée comme le sont les experts" français.

"C'est aux Japonais de nous dire comment on peut les aider (...). Le président de la République (Nicolas Sarkozy) souhaite que le G20 en particulier, qui représente l'essentiel des grandes puissances économiques du monde, se mette au service du Japon", a-t-il poursuivi. Alain Juppé a aussi salué "le sang-froid du peuple japonais dans une épreuve qui est épouvantable".

Juppé : "un débat est nécessaire"
Interrogé sur l'opposition en France entre gouvernement et écologistes, qui dénoncent le risque encouru dans un pays qui compte 58 réacteurs répartis dans 19 centrales, le ministre a estimé qu'un "débat" était nécessaire, tout en appelant à la responsabilité.

"Il faut un débat, bien sûr, sur la sûreté nucléaire. Il faut faire son travail avec un maximum de rigueur, mais dire aux Français qu'on va sortir du nucléaire, c'est leur mentir. Dans les 20 ou 30 prochaines années, nous ne sortirons pas complètement du nucléaire", a-t-il affirmé.

"Il faut évidemment faire monter en puissance les énergies renouvelables. C'est ce que nous faisons avec un grand programme d'énergies éoliennes off-shore, en mer, avec le photovoltaïque, qu'on pourrait développer encore plus (...)", a-t-il dit. Mais, les énergies renouvelables, a-t-il prévenu, "cela sera au maximum 20% de nos besoins dans les années qui viennent".

La ministre française de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a indiqué mardi sur RMC Info qu'une "réunion de crise" sur le nucléaire aura lieu "dès que possible".

"On s'achemine vers la catastrophe", estime NKM
Alors que le ministre de l'Industrie Eric Besson réfutait ce week-end toute comparaison avec Tchernobyl, le gouvernement français a commencé à se montrer plus inquiet lundi.
"On s'achemine vers la catastrophe", a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, mardi sur RMC. Son homologue de l'Industrie, Eric Besson, a aussi estimé que la situation était "préoccupante".

La question nucléaire a été évoquée par Nicolas Sarkozy lors d'une rencontre avec les ONG associées au Grenelle de l'environnement. A l'issue de l'entretien, des responsables d'ONG ont affirmé que le président envisageait de proposer à ses partenaires du G20 une réunion des ministres de l'Economie et de l'Energie pour parler des énergies et de sûreté nucléaire.

Pour autant, devant des responsables UMP, le chef de l'Etat a affirmé qu'il n'était pas question pour la France de sortir du nucléaire.

>> A propos des ONG associées au Grenelle de l'environnement, lire aussi :

Hulot, Greenpeace et WWF ont-ils "tué l'écologie" ? Une interview de Fabrice Nicolino à l'occasion de la sortie de son livre "Qui a tué l'écologie ?" (Les liens qui libèrent)

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