Les catastrophes climatiques en France ont coûté 6,5 milliards d'euros en 2023 aux assureurs, qui pointent un "changement d'échelle" des sinistres

L'année 2023 a été "la troisième année la plus grave en termes de sinistres climatiques après 1999 et 2022", selon la fédération du secteur, avec des événements comme les tempêtes Ciaran et Domingos.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des pompiers dans une rue inondée à Saintes (Charente-Maritime), le 17 décembre 2023. (THIBAUD MORITZ / AFP)

Des événements dévastateurs qui s'accélèrent et dont le "changement d'échelle" inquiète. Les catastrophes climatiques en France ont coûté 6,5 milliards d'euros aux assureurs en 2023, selon la présidente de la fédération du secteur, France Assureurs, mercredi 27 mars.

L'année 2023 a été "la troisième année la plus grave en termes de sinistres climatiques après 1999 et 2022", a déclaré à l'AFP Florence Lustman. De nombreux phénomènes extrêmes ont émaillé l'année 2023, la deuxième année la plus chaude en France après 2022 : "Quinze phénomènes venteux, avec des vents de plus de 150 km/h", "14 inondations" avec à chaque fois, plus de 15 communes qui ont fait l'objet d'un arrêté de catastrophe naturelle, les "tempêtes Ciaran et Domingos qui ont touché le Nord-Ouest et ont occasionné 517 000 sinistres pour un coût de 1,6 milliard d'euros", et les inondations dans le Nord qui ont fait "40 000 sinistrés".

Nous franchissons des "paliers successifs dans le coût du risque climatique". Dans les années 2000 à 2008, "on était en moyenne à 2,7 milliards d'euros par an". Ensuite, entre 2010 et 2019, "on est passé à 3,7 milliards. Et si je prends la moyenne sur les quatre dernières années, dont 2022 et 2023, je suis à 6 milliards", a-t-elle ajouté. L'année 1999, marquée par les tempêtes Lothar et Martin, reste jusqu'ici la pire avec un coût estimé à 13,8 milliards d'euros en euros constants, suivie par 2022, dont les événements climatiques ont coûté 10 milliards d'euros aux assureurs.

Un impact des tempêtes "maîtrisé" grâce à la prévention

Les tempêtes, comme la grêle, sont couvertes dans les contrats dommages des assureurs, tandis que les inondations ou les sécheresses sont soumises au régime "Cat Nat" (pour "catastrophes naturelles") : l'Etat prend la moitié des coûts à sa charge, permettant ainsi de réduire de moitié la facture des assureurs. Pour anticiper la hausse des évènements climatiques dévastateurs, Bercy a d'ailleurs relevé en fin d'année la surprime "Cat Nat" de 12% à 20% à partir de 2025 pour tous les assurés.

"La prévention civile, gouvernementale, alliées à la prévention des assureurs" font que "les tempêtes Ciaran et Domingos ont eu un impact qui a été maîtrisé. Cela aurait pu être bien pire", souligne Florence Lustman. La réponse des assureurs par rapport à ce changement d'échelle des risques, "c'est un changement d'échelle dans nos comportements de prévention", ajoute la présidente de France Assureurs, qui a lancé une "initiative sécheresse" pour trouver le meilleur moyen de prévenir ou de réparer le retrait-gonflement des argiles, qui menace de fissures plus de 11 millions de maisons en France.


Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C. Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.