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Les microbes prospèrent dans la fosse des Mariannes

Une nouvelle preuve de la vie qui peuple les très grandes profondeurs a été trouvée par une équipe de scientifiques danois.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une image prise par le sous-marin chinois spécialisé Jiaolong en plongée dans la fosse des Mariannes, dans l'océan Pacifique, le 27 juin 2012. (WANG WANSHENG / IMAGINECHINA / AFP)

Les températures glaciales des la fosse des Mariannes ne font pas peur à certains micro-organismes : des niveaux remarquablement élevés d'activité microbienne ont été relevés dans la fosse océanique la plus profonde actuellement connue, selon des travaux de recherche publiés dimanche 17 mars dans la revue Nature Geosciences.

La fosse des Mariannes, une tranchée de 2 550 km de long dans le nord-ouest de l'océan Pacifique, atteint les 11 km de profondeur en son point le plus bas, appelé Challenger Deep. Plongé dans une obscurité perpétuelle et loin de la surface riche en oxygène, le lieu a longtemps été pensé comme trop inhospitalier pour abriter une vie riche. 

"Les microbes se sont adaptés"

L'équipe conduite par Ronnie Glud (université du Danemark du Sud) a cependant eu la surprise de découvrir que la matière organique y était en réalité abondante. Les chercheurs y ont constaté un taux de consommation biologique d'oxygène deux fois plus élevé que sur un site voisin, profond de seulement 6 000 mètres. Les analyses des sédiments prélevés sur les deux sites révèlent également des concentrations plus élevées de cellules microbiennes à Challenger Deep.

Les chercheurs ont utilisé un robot sous-marin spécialement conçu, avec des capteurs ultra-minces pour sonder la consommation d'oxygène des fonds marins. L'équipe a également réalisé des vidéos du fond de la fosse. "Nous avons trouvé un monde dominé par les microbes, qui se sont adaptés pour fonctionner efficacement à des conditions extrêmement inhospitalières pour des organismes plus développés", explique Ronnie Glud.

Le réalisateur James Cameron, devenu l'année dernière le premier homme à explorer la fosse des Mariannes pendant plusieurs heures et en solitaire, avait décrit un paysage "lunaire, désert".

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