Brésil : un jour avant le début de la COP28, le Sénat vote une loi qui facilite l'utilisation de pesticides

Le moment tombe mal selon Greenpeace, alors que le président Lula veut faire de la COP28 une vitrine mondiale de son bilan positif en matière environnementale.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le Sénat brésilien a voté une loi qui facilite encore davantage l'utilisation de pesticides. (photo d'illustration) (MATEUS BONOMI / ANADOLU AGENCY)

À la veille de l'ouverture de la COP28, le Sénat brésilien a voté une loi qui facilite encore davantage l'utilisation de pesticides. Une immense victoire du secteur de l'agro-industrie, acteur essentiel de l'économie brésilienne, mais une nouvelle épine dans le pied du gouvernement Lula, qui a mis les gros moyens pour faire de cette COP28 une vitrine mondiale de son bilan globalement positif en matière environnementale.

Ses détracteurs l'appellent la "loi du poison". Après 24 ans dans les tiroirs de parlementaires liés à l'agro-industrie, elle est finalement votée sous l'ère Lula. Et symboliquement, le moment ne pouvait être plus mal choisi estime Vanessa Pedroza, porte-parole de Greenpeace. "Le fait que cette loi soit votée juste avant la COP, sous le gouvernement Lula est une immense contradiction, affirme la militante. Parce qu'en même temps que le gouvernement se rend là-bas, tentant de faire la promotion d'un agenda très écologique, les parlementaires liés à l'agro-industrie font très facilement approuver un texte qui va à rebours des efforts contre la crise climatique, mais aussi de la sécurité alimentaire et de la santé publique."

"Une immense pression des parlementaires proches de l'agro-industrie"

Entre autres points très controversés, la loi limite les contrôles et facilite les autorisations de mises sur le marché, y compris sur des substances cancérogènes. Si les organisations de la société civile vont continuer à lutter contre cette loi, Vanessa Pedroza imagine mal le président actuel y opposer son veto. "Tout le monde a pu constater que Lula est sous une immense pression des parlementaires proches de l'agro-industrie, qui disposent d'une forte majorité au Congrès et parviennent à faire avancer leurs projets, poursuit-elle. Mais il est fondamental que Lula résiste à ces pressions et honore ses engagements sur le sujet socio-climatique."

Le Brésil avait pourtant déjà une législation très permissive sur le sujet et reste le plus grand consommateur de pesticides au monde.

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