Renouvellement de l'autorisation du glyphosate : "Un non-sens écologique et sanitaire", dénonce Fabien Roussel
"Ce n'est pas normal et c'est vraiment la démonstration qu'on a besoin de rompre avec cette Europe anti-démocratique et ultralibérale", fustige jeudi 16 novembre sur France Bleu, dans l'émission Ma France, Fabien Roussel, secrétaire général du Parti communiste français. La décision de prolonger de 10 ans l'autorisation du glyphosate est "anti-démocratique parce que le Parlement a dit l'inverse et la Commission européenne reprend la main et dit le contraire du Parlement", ajoute-t-il. "Il faut tenir compte de toutes les études qui ont été produites et qui montrent que le glyphosate est à l'origine de nombreux cancers dont les premières victimes sont les agriculteurs et les agricultrices", explique le secrétaire général du PCF. L'OMS a d'ailleurs classé le glyphosate comme "probable cancérogène".
Fabien Roussel comprend les inquiétudes de certains agriculteurs qui affirment ne pas avoir d'alternative au glyphosate, "il faut aussi entendre ce que disent les agriculteurs et les agricultrices, c'est que pour se passer du glyphosate, dans certaines agricultures, ils ont besoin d'être accompagnés". Selon lui, "ce n'est pas le cas aujourd'hui et quand cette interdiction tombe comme un couperet sans avoir donné les moyens à nos agriculteurs de modifier la production de leurs cultures, c'est une difficulté supplémentaire qu'ils doivent affronter", regrette Fabien Roussel.
Interdire le glyphosate en France et importer des produits de pays qui l'utilisent
Le secrétaire général du PCF pointe par ailleurs une incohérence, car "on interdit le glyphosate en France et on continue d'importer des produits de pays qui utilisent le glyphosate et je pense notamment à l'accord entre l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande qui prévoit d'importer des dizaines de milliers de tonnes de fruits, de pommes notamment mais aussi du bœuf, du mouton alors que nous en produisons en France".
Pour Fabien Roussel, ce constat "est un non-sens écologique parce que ces produits seront acheminés par des bateaux qui polluent". C'est aussi un "non-sens sanitaire parce que la Nouvelle-Zélande n'a pas la même règlementation que nous". La solution c'est de "reprendre la main sur cette Union européenne et c'est d'ailleurs le sens de la campagne qu'on va mener avec Léon Desffontaines (tête de liste du PCF pour les prochaines élections européennes), c'est l'affiche que l'on va présenter, reprendre la main sur l'Union Européenne sur le climat, sur notre agriculture, notre industrie".
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