La vente de deux pesticides accusés de tuer les abeilles suspendue en France
Les deux pesticides concernés, le Transform et le Closer, ont été autorisés à la vente fin septembre par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Mais ils pourraient appartenir à une famille de produits en passe d'être interdits.
Un répit pour les abeilles. Saisi par des défenseurs de l'environnement, le tribunal administratif de Nice, statuant en référé, a suspendu, vendredi 24 novembre, l'autorisation de mise sur le marché de deux nouveaux pesticides du fabricant américain Dow accusés de présenter un risque pour la santé des abeilles.
Cette autorisation "est suspendue jusqu'à ce qu'il soit statué au fond sur sa légalité", a décidé le tribunal administratif de Nice, saisi par l'association écologiste Générations Futures. Les deux pesticides concernés, le Transform et le Closer, déjà autorisés dans 41 pays, dont les Etats-Unis, le Canada et l'Afrique du Sud, ont été autorisés à la vente fin septembre par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Dow et l'Anses peuvent faire appel sous 15 jours.
"Pas de certitudes sur l'innocuité du produit"
Les deux pesticides visés servent à traiter contre les pucerons les cultures de grands champs et les fruits et légumes grâce à une substance active, le sulfoxaflor, présenté par l'association comme "un néonicotinoïde de nouvelle génération" sur la base de diverses études scientifiques. Les pesticides de la famille des néonicotinoïdes sont en passe d'être interdits.
Dans son ordonnance, le juge Didier Sabroux appuie sa décision sur le principe de précaution qui s'applique "lorsque des incertitudes subsistent sur l'existence et la portée des risques". Il souligne aussi que l'Anses admet le caractère toxique du sulfoxaflor pour les abeilles, dont la population est "déjà fragilisée", et il estime qu'il n'y a pas de garantie certaine que les deux pesticides seront épandus exclusivement par des professionnels formés et à la bonne dose.
Les recommandations d'utilisation précises de Dow recommandent d'épandre ces produits à raison d'une seule dose par an, et pas moins de cinq jours avant la floraison. L'Anses a reçu de nouvelles données scientifiques que les ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique lui ont demandé en octobre d'étudier sous trois mois, ajoute le tribunal : cette demande "confirme l'absence de certitude quant à l'innocuité de ce produit".
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