Pesticide : la Martinique empoisonnée par le chlordécone
La Martinique serait contaminée pour les 400 prochaines années. 90% de la population serait touchée. Une commission d'enquête parlementaire s'ouvre sur le chlordécone, le pesticide des bananeraies.
Les bananeraies sont un pilier de l'économie de la Martinique. Elles s'étalent sur des kilomètres au nord de l'île. Problème : le chlordécone, produit phytosanitaire ultra toxique dont les plantations ont été abreuvées pendant plus de trente années. Le produit a été dispersé aux pieds des bananiers, sans aucune protection. "On travaillait sans rien, sans masque, sans chaussure, sans gant", résume une ancienne ouvrière agricole qui travaillait dans ces champs.
Autorisé malgré une toxicité connue
Aujourd'hui, certaines sont malades et ne peuvent plus travailler à l'image de Marie-Lise atteinte d'un cancer du sein apparu de manière fulgurante et qui serait lié, selon elle et beaucoup de Martiniquais, au chlordécone, un insecticide contre le charançon noir autorisé en 1972 alors que sa toxicité est déjà connue. Mais la France va attendre plus de vingt ans pour interdire le produit. Une enquête pour mise en danger d'autrui et administration de substances nuisibles toujours au point mort.
La Martinique a le record du monde de cancer de la prostate, les terres sont polluées pour au moins 500 ans et 90% de la population a du chlordécone dans son organisme. Les bananes ne sont pas polluées, mais les volailles, le bétail, les fruits et légumes et même le poisson car le chlordécone s'est infiltré dans tous les cours d'eau.
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