Une association de médecins lance un appel pour dénoncer le "déni des connaissances scientifiques" face aux pesticides
Les mesures du gouvernement pour répondre à la crise agricole "nous inquiètent" et sont "irresponsables", dénonce jeudi 28 mars sur franceinfo le docteur Pierre-Michel Périnaud, président de l’association Alerte des médecins sur les pesticides. L'association lance un "appel d’indignation devant le déni des connaissances scientifiques", que 780 soignants avaient signé jeudi matin.
Le médecin regrette la mise en pause du plan "Ecophyto" qui "actait que la société était d'accord sur le fait qu'il fallait réduire les pesticides", et la "satisfaction des désirs de l’agriculture la plus productiviste". Il dit comprendre "les pressions énormes" subies par le monde de l'agriculture, tout en notant que "nous [les médecins] on n'a pas de tracteurs" et qu'"il va falloir aussi que [le gouvernement] s'ouvre à ce que disent le monde de la santé et de la recherche".
Des pathologies professionnelles, mais aussi Parkinson ou des cancers dans la population
"Les premières victimes des pesticides, ce sont la biodiversité et les professionnels exposés", dit Pierre-Michel Périnaud. Il rappelle que l'Inserm et l'Inrae ont signé deux études en 2022 et 2021. L'Inrae indique que "tous les milieux sont contaminés et tous les niveaux d'organisation biologique sont impactés". Et l'Inserm note "qu'il y a 18 pathologies chez les professionnels qui sont en lien avec leur exposition aux pesticides", rappelle le médecin. Dans la population générale également, "on commence à avoir des études qui montrent des liens avec certaines maladies neurodégénératives, comme Parkinson, certains cancers, certaines leucémies chez l'enfant".
L'association milite pour distribuer "un panier bio à toutes les femmes enceintes pendant toute leur grossesse, assorti d'une information sur la toxicité des produits chimiques", mais également pour le bio dans la restauration collective et pour une meilleure protection des riverains exposés aux pesticides. Ils désirent aussi lutter contre la sous-déclaration des maladies professionnelles agricoles et obtenir des avancées en matière de réglementation en particulier des perturbateurs endocriniens.
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