Pollution aux nitrates : Paris échappe à une amende-record
Tout est bien qui finit bien, ou presque. La France ne paiera pas son amende à Bruxelles – plus de 28 millions d’euros tout de même. La Commission européenne renonce, dans l’immédiat, à traduire la France en justice car, estime-t-elle, Paris a donné des gages de bonne volonté.
En termes officiels, cela donne : «La France a pris des mesures pour mettre en œuvre son plan d’action de mars 2007 visant à assurer que les concentrations en nitrates de tous les points de captage d’eau potable demeurant non-conformes ne dépassent pas 50 milligrammes par litre, à la fin de 2009, conformément à la directive sur les eaux de surface.»
En clair, Bruxelles réclamait une amende de plus de 28 millions d’euros, assortie d’une astreinte journalière de 117.882 €, si la France ne proposait pas, d’ici septembre, un plan pour baisser la concentration en nitrates dans 9 bassins versants, tous en Bretagne : Arguenon, Le Bizien, Gouessant, Guindy, Ic, Urne, Aber Wrac’h et Horn.
_ La France s’est donc exécutée : elle promet que, d’ici 2009, la concentration en nitrates ne dépassera pas les 50 mg/l. Et elle a prévu de fermer 4 points de captage particulièrement pollués.
Au final, Paris peut respirer. Matignon se félicite bien sûr de cette décision qui «reconnaît les efforts très importants réalisés par les agriculteurs bretons depuis plusieurs années». Car, conclut le Premier ministre, «l’eau distribuée en Bretagne est conforme aux normes de potabilité, après traitement». Les associations écologistes sont, elles, un peu plus sceptiques. Pour Eau et Rivières, «en fermant des bassins de captage, on fragilise le réseau d'alimentation en eau. Car moins on a de points de captage, plus il est difficile de faire face en cas de situation climatique exceptionnelle ou de problèmes de type pollution ponctuelle.»
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