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Pollution : les plus pauvres bientôt chassés des centres-villes ?

Au nom de la lutte contre la mauvaise qualité de l'air - et sous la menace d'une lourde amende de la Commission européenne -, le gouvernement a présenté une série de mesures d'urgence. Dans son collimateur, les six millions de vieilles voitures, qui représentent à elles seules 30% des émissions de particules. En cas de pic de pollution, seuls les véhicules les plus "propres" et donc les plus chers seraient autorisés à rouler. Au détriment des plus pauvres ?
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Domenego Radio France)

Il y a urgence à lutter contre la pollution. Au-delà d'un impératif de santé publique, il y a surtout ce recours introduit devant la Cour de Justice de l'Union européenne : la France ne respecte pas les valeurs-limite de concentration de particules fines dans l'air.  12 millions de Français ont vécu dans ces zones polluées en 2011. A cause des particules émises par les voitures, mais aussi par le chauffage au bois, l'industrie et l'agriculture.

Cible du gouvernement, les quelque six millions de véhicules anciens, qui représentent à eux seuls 30% des émissions de particules, et 20% des émissions d'oxydes d'azote.

Il y a aussi les diesels, qui représentent 50% des émissions de particules, mais là, le gouvernement ne se mouille pas. Il attend les conclusions du comité pour la fiscalité écologique, mis en place à la fin de l'année dernière.

Haro sur les vieilles voitures

Pour l'heure, seuls les véhicules anciens, donc les plus polluants, sont visés. Par une interdiction pure et simple de circulation les jours de grande pollution. Ce n'est pas le retour de la pastille verte, lancée en 1998, mais ça y ressemble fort. Selon la ministre de l'Ecologie, la circulation restreinte " dépendra des plans de protection de l'atmosphère " mis en place localement dans chaque agglomération.

Le problème, c'est que les propriétaires de véhicules anciens ne le sont souvent pas de gaîté de coeur - mis à part, bien sûr, les collectionneurs. S'ils possèdent une vieille guimbarde, c'est qu'ils n'ont pas les moyens de s'en payer une neuve...

Deux associations, qui n'ont pas grand-chose à voir ensemble, font d'ailleurs peu ou prou les mêmes remarques. 40 millions d'automobilistes, qui défend le "lobby" routier, met en garde contre tout " clivage social " . L'association plaide, elle, pour une aide à l'achat pour des véhicules d'occasion plus récents et moins polluants.

France Nature Environnement, pour sa part, estime que cette nouvelle pastille verte nécessite un accompagnemeent social. " S inon vous allez interdire les centres-villes aux plus pauvres " . Cet accompagnement pourrait se faire, selon elle, par des aides à l'équipement de filtres à particules ou de pots catalytiques.

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