Royal veut que les jardineries retirent le désherbant Roundup de la vente libre
Ségolène Royal s'attaque aux pesticides. Interrogée sur France 3, ce dimanche, la ministre de l'Ecologie a affirmé que c'était l'une de ses priorités. "La France doit être à l'offensive sur l'arrêt des pesticides", notamment dans le domaine viticole. "Le grand avenir du vin, c'est qu'un jour tous les vins soient bios. (..) Il y a maintenant des maladies professionnelles reconnues chez les ouvriers viticoles."
Fini le Roundup dans les jardins des particuliers
Mais la ministre de l'Ecologie est allée plus loin, déclarant que dans les jardins aussi il fallait stopper les traitements excessifs des plantes. "Je vous annonce que j'ai demandé aux jardineries d'arrêter de mettre en vente libre le Roundup de Monsanto", le géant américain de l'agrochimie. Pour autant, Ségolène Royal n'a pas précisé si des mesures législatives allaient être prises ou même si une demande officielle était en cours.
Réelle mesure ou effet d'annonce ?
François Veillerette est porte-parole de Générations futures, auteur de plusieurs livres sur le sujet des pesticides. Il reste méfiant face à cette annonce de la ministre de l'Ecologie, tout en espérant que l'interdiction aura bien lieu et qu'elle sera même élargie, car le Roundup est bel et bien dangereux selon lui, probablement cancérigène pour l'homme. "On a des données absolument sûres sur l'animal et des données qui commencent à s'accumuler pour l'homme. C'est un produit qui n'a plus rien à faire ni dans les jardineries, ni en agriculture ", affirme-t-il. Or, dans son annonce, Ségolène Royal parle d'interdire la vente du Roundup en jardinerie, "donc déjà ça ne concerne pas les agriculteurs ", souligne François Veillerette.
"Elle n'a pas pour l'instant de texte de loi sur lequel s'appuyer. Elle demande l'arrêt de la vente libre, c'est la vente en libre-service. Cela peut vouloir dire que la présence d'un vendeur dans un rayon ne serait pas une vente libre ou une vente derrière un comptoir et serait donc tolérée ", poursuit-il.
François Veillerette rappelle enfin que le plan Ecophyto sur la réduction de l'usage des pesticides, actuellement en cours de consultation dans sa deuxième version, prévoit déjà d'interdire d'ici trois ans la vente de tous les produits phyto pour les amateurs sans la présence d'un vendeur certifié. "Ce que je lis dans l'annonce de Ségolène Royal par rapport au Roundup, ce n'est ni plus ni moins que l'application au Roundup de la disposition qui est déjà prévue pour l'ensemble des pesticides pour 2018", explique-t-il.
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