Un sursis de quelques mois pour les sacs en plastique à usage unique
Plus de sacs en plastique aux caisses, ni gratuit, ni même payant, à partir du 1er janvier. C’est ce que prévoit la loi d’octobre 2014 sur la transition énergétique, qui interdit purement et simplement les sacs en plastique à usage unique. Mais à quelques jours de l’application de cette loi, la Commission européenne a émis "un avis circonstancié". En clair, elle a des questions à poser et ce simple dialogue avec Paris repousse automatiquement la parution du décret d’application d’au moins trois mois.
En attendant, il n’y aura aucune sanction pour les commerçants qui continuent à distribuer des sacs en plastique aux caisses, mais rien ne les empêche d’arrêter dès vendredi. La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, rappelle d'ailleurs dans un communiqué publié ce lundi que "la loi est claire et chacun peut la respecter, sans attendre la publication du décret d’application ni l’application de sanction."
Beaucoup de commerçants n'ont d'ailleurs pas attendu janvier 2016 pour commencer à s'adapter à cette nouvelle règlementation. Le nombre de sacs aux caisses a déjà largement diminué en France ces dernières années, en particulier dans les grandes surfaces alimentaires où on est passé de 10 milliards au début des années 2000 à 700 millions en 2011.
Des sacs en maïs ou en pomme de terre comme alternative
Selon l’association France Nature Environnement, chaque Français utilise, en un an, 80 sacs en plastique à usage unique (sacs de caisse), contre 200 en moyenne pour les Européens. Ces sacs, qui sont oxo-fragmentables, se détruisent en petits morceaux. Et ces résidus polluent durablement notre environnement.
Les autres sacs, plus légers encore, et qui emballent nos aliments, ne sont pas concernés. Ils seront interdits au 1er janvier 2017, mais là c’est plus compliqué. Le consommateur ne peut pas repartir avec son filet de poisson dans un sac en tissu et il faut une matière très sûre pour être au contact des aliments. Les industriels y travaillent. On pense par exemple au maïs ou à la pomme de terre et ce secteur nouveau pourrait générer plusieurs milliers d’emplois.
"Pour une fois, la France est en avance sur ce sujet et de façon plus générale sur ce qu’on appelle l’énergie circulaire, sortir du gaspillage. La France inspire l’Europe dans son changement de modèle ", se félicite le député écologiste François-Michel Lambert, qui chiffre à 500.000 le nombre d’emplois qui pourraient ainsi être créés.
De leur côté, les marchands de fruits et légumes freinent toujours des quatre fers. Selon eux, le surcoût attendra 300 millions d'euros.
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