Une portion de l'Atlantique Nord saturée de mini-bouts de plastique
De retour d'une expédition scientifique, l'explorateur Patrick Deixonne estime que ces particules, qui peuvent atteindre la taille d'un ongle, s'étalent sur une superficie grande comme deux fois celle de la France. Un calcul qui reste encore à confirmer.
L'équipe scientifique parle de quantités de morceaux de plastique tellement importantes "qu'on pouvait les ramasser à la main". L'expédition française qui s'est dirigée vers le "continent de plastique" a rencontré dans l'Atlantique Nord des zones à "fortes concentrations de microparticules de plastique", qui pourraient représenter la superficie de deux fois la France, selon l'initiateur du projet, Patrick Deixonne, qui s'est exprimé mercredi 4 juin. Ce dernier avait déjà mené une expédition similaire l'année dernière, dans le Pacifique.
Ces micro-particules, dont la taille peut aller de celle d'un ongle à celle d'une nano-particule seulement visible au microscope, sont normalement capturées à l'aide d'un filet spécial pour en mesurer la concentration dans l'eau. "Cela nous a permis d'être routés assez précisément sur ces zones à fortes concentrations de plastique, impressionnantes par la quantité de micro-plastique qu'on a trouvé sur place", a raconté Patrick Deixonne à son retour.
Force centripète des courants marins
"On a fait le maximum de prélèvements avec l'équipe scientifique, qui vont maintenant être étudiés en laboratoire", a-t-il précisé. Les scientifiques vont également s'efforcer, grâce à la collaboration des agences spatiales française (CNES) et européenne (ESA), d'évaluer précisément la superficie de cette pollution. "On parle de deux fois la France, mais ce sont des chiffres informels. On espère aussi répondre à cette question", a-t-il dit.
Des millions de tonnes de déchets venus des côtes et des fleuves flottent dans les cinq principaux gyres (gigantesques tourbillons formés d'un ensemble de courants marins) répartis dans tous les océans, la force centripète aspirant lentement les détritus vers le centre. Pour bien montrer leur importance, même si ces zones ressemblent davantage à une "soupe" qu'à une surface tangible, on leur a donné le surnom de "7e continent". L'équipe de PatrickDeixonne prévoit d'aller à la rencontre, l'an prochain, du gyre de l'Atlantique Sud.
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